Le numérique: prendre au sérieux les inquiétudes (colloque du SGEN-CFDT)
Paru dans Scolaire le jeudi 19 mai 2011.
Et s'il fallait réexaminer les inquiétudes suscitées par l'introduction du numérique en classe? C'est, paradoxalement, l'une des conclusions du colloque organisé hier, mercredi 18 mai, par le SGEN-CFDT. Michel Bézard, qui tirait les leçons de la journée, constate que les interventions de représentants des collectivités locales ne sont pas très éloignées de celles que peuvent faire les syndicats, lorsqu'elles évoquent la nécessité d'avoir dans les établissements un référent, ou la nécessaire formation des enseignants. Mais les propos sur les usages faits en classe obligent à s'interroger. Ainsi le "home schooling" aux Etats-unis, dont le développement s'appuie sur les TICE (technologies de l'information et de la communication pour l'éducation), n'est plus seulement le fait de familles religieuses, et traduit une méfiance à l'égard des institutions scolaires. La recherche pédagogique pourrait aussi se pencher sur le morcellement de l'attention des enfants, encouragé par les architectures hypertexte. L'essor de nouveaux outils ne va-t-il pas renforcer le contrôle social? Et l'importance prise par les réseaux sociaux, et donc par les pairs, ne remet-il pas en cause l'autorité académique, celle de l'enseignant?
C'est, estime-t-il, le récit détaillé des usages qui permettra d'avancer sur ces questions, auxquelles Anousheh Kavar, secrétaire nationale de la CFDT, ajoute une autre interrogation, davantage économique. Comment valoriser le travail de tri parmi toutes les informations de la toile? C'est ce que fait l'enseignant avec ses élèves.