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Violence scolaire: un plaidoyer du Conseil scientifique des Etats généraux de la sécurité à l'Ecole.

Paru dans Scolaire le mardi 03 mai 2011.

"Statistiquement, les facteurs les plus explicatifs de l’augmentation de la violence sont l’instabilité de l’équipe enseignante puis le manque de clarté et l’injustice dans l’application des règles." Le ministère de l'Education nationale publie, à l'occasion des assises sur le harcèlement, une "contribution du Conseil scientifique des États généraux de la sécurité à l’École" qui comprend un véritable plan de formation, initiale et continue des enseignants, organisé par module. La première partie du document montre que le climat scolaire "est très lié à la clarté des règles et à un sentiment de justice scolaire" et "qu’il y a une singulière illusion à vouloir régler le problème de la violence scolaire par l’exclusion et la seule punition": "Un système punitif inadapté et inflationniste ne peut qu’ajouter de la difficulté et devenir non un remède mais une cause de violence parmi d’autres."

Le problème n'est évidemment pas français, et Eric Debarbieux propose là une synthèse de la littérature mondiale, puisque, "dans de nombreux pays du monde le problème des comportements inacceptables, et en particulier violents, est devenu un problème majeur dans les années 1990". Et souvent, la réponse adoptée a été "un fort durcissement des procédures disciplinaires", et une inflation des exclusions temporaires ou définitives, qui ont eu des effets contre-productifs, d'autant que les élèves ne sont pas égaux, pour des fautes comparables, face au risque d'être sanctionné: les garçons le sont plus souvent que les filles, les noirs plus que les blancs, etc.

"En France, une enquête à paraître en septembre 2010 (Debarbieux et Fotinos, 2010), réalisée auprès de 1542 personnels de direction par l’Observatoire International de la Violence à l’École, montre bien le caractère très socialement marqué de l’exclusion scolaire, qu’elle soit temporaire ou définitive. Ainsi, par exemple, 15% des collèges situés en Zone urbaine sensible ont exclu définitivement plus de dix élèves au cours de l’année scolaire, contre 2,1% des autres collèges (...) "

Il n’est donc pas étonnant que "bien des procédures disciplinaires soient perçues non pas comme l’application de la justice à l’École, mais comme un effet de l’arbitraire". De plus, les exclusions "contribuent fortement à augmenter le risque de délinquance pour une partie des élèves". 

Ce même document présente les éléments d'une politique de prévention. Il faut "établir des règles claires appliquées constamment et avec justice et créer une atmosphère de respect et d’attention pour toute la communauté : élèves, parents, professeurs et équipe". Le concept de "justice restaurative" ("réparative" dans le discours de Luc Chatel)  qui suppose "un éventail de réponses possibles et hiérarchisées" pour "tenter de résoudre le conflit et réparer les préjudices causés en ce concentrant sur l’auteur du problème qui est informé des sentiments de la victime, encouragé à reconnaître les conséquences de ses actes et à qui on propose un moyen de réparer le mal causé". En effet, "une des grandes constantes trouvée chez les agresseurs est le manque d’empathie, l’incapacité à se mettre à la place de la victime". Encore faut-il que les personnels soient formés à ces techniques.

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