Le ministère lance un appel à projet pour développer la philosophie au lycée avant la classe terminale.
Paru dans Scolaire le vendredi 04 mars 2011.
Le ministère lance son appel à projets pour la rentrée 2011, en vue d'introduire la philo au lycée avant la terminale. La circulaire publiée au BO du 3 mars 2011 présente les objectifs et modalités de l'appel. Les classes visées par l'expérimentation sont celles de seconde générale, de seconde technologique et de première des séries générales. Selon le texte officiel, cette expérimentation pourra être étendue à la classe de première des séries technologiques à partir de la rentrée 2012.
En pratique, il revient à chaque recteur,en lien avec les IA-IPR de philosophie, d'organiser "le recensement des projets" et d'en fixer les "modalités de sélection et d'évaluation". "La liste des projets retenus est publiée au niveau académique et transmise à la direction générale de l'enseignement scolaire en avril 2011".
La circulaire précise les trois modalités de mise en oeuvre de l'expérimentation: Des interventions "ciblées" d'enseignants en philosophie dans les cours d'autres disciplines ou enseignements. "Ces interventions, en première et en seconde, ne dépassent pas en totalité 36 heures par année scolaire et par classe". Une inscription du projet dans le cadre de l'accompagnement personnalisé en seconde et première, autour d'objectifs comme: "aider les élèves à gagner en autonomie et accompagner leur projet d'orientation"; "mener avec eux des travaux interdisciplinaires". Une inscription du projet dans des travaux personnels encadrés (TPE), en Première, autour d'objectifs comme: "développer l'autonomie des élèves"; "leur faire découvrir les liens qui existent entre les différentes disciplines et percevoir la cohérence des savoirs scolaires".
Une annexe de la circulaire fournit aux enseignants une liste indicative de sujets à traiter en priorité: En mathématiques, par exemple, la thématique "Le hasard et la chance" peut être abordée en relation avec "Statistiques et probabilité".
La publication de la circulaire intervient alors que le projet-même suscite la critique de diverses organisations syndicales. Au Snalc, on déplore "la multiplication de classes successives avec un faible horaire, risquant surtout de porter atteinte à un enseignement de la philosophie digne de ce nom". Pour FO, une telle expérimentation prélude, pour les professeurs de philosophie, à "une reconversion forcée, générée par la diminution des horaires de philosophie". Même son de cloche au SNES: Pour Roland Hubert, le gouvernement reste dans un cadre budgétaire contraint.