Un espace de paroles libres et confidentielles pour ados, par boite aux lettres (Quimper).
Paru dans Scolaire, Périscolaire le lundi 07 février 2011.
"Les ados se confient, certes, à la communauté éducative, je pense notamment aux infirmières et assistantes sociales scolaires, mais ils ont aussi besoin de dire des choses en dehors de ce cadre, comme ils ont besoin de s'exprimer en dehors des cercles familiaux et amicaux", soutient la directrice de la Maison Pour Tous (MPT) d'Ergué-Armel (Quimper), qui relance "Paroles d'ados", un programme en perte de vitesse.
Avec le nouveau dispositif, les jeunes peuvent poser des questions et obtiennent des réponses de spécialistes, dans le plus strict anonymat. Un canal anonyme est ouvert par la Maison pour tous, en partenariat avec la Ville de Quimper, le service local de prévention et le conseil général du Finistère. En clair, l'ado peut transmettre un message par écrit, à l'aide d'une enveloppe glissée dans une boîte aux lettres située dans un établissement scolaire, ou une médiathèque. Le courrier est relevé par la MPT et lu par un comité de lecture composé de professionnels du secteur médico-social (infirmier, éducateur, psy...). La réponse revient aux ados, de manière également anonyme, grâce à un code indiqué sur l'enveloppe initiale. "Nous sommes dans une phase de relance des établissements scolaires, où nous avons besoin de relais actifs. Nous les invitons à comprendre que nous nous inscrivons dans une démarche complémentaire aux leurs", développe pour Le Télégramme Armelle Chalony, directrice ajointe chargée du social à la MPT armeloise.
Les jeunes qui semblent avoir le plus de difficultés scolaires sont aussi "ceux qui prennent le temps pour rédiger les courriers". Leurs messages sont "plus circonstanciés", selon le coordinateur éducatif à la MPT.
L'étape de formulation des messages fait partie du processus: "On n'est pas dans l'esprit des réseaux sociaux, où l'on expose tout, spontanément, aux yeux de tous. Là, on demande aux ados de mûrir leur question, leur message, puis de l'écrire", explique Armelle Chalony.
Prochaine étape "non écartée", selon Le télégramme: la création d'un espace Internet dédié et protégé, avec des codes d'accès pour assurer la confidentialité des échanges. "Cela pourrait être complémentaire des boîtes aux lettres classiques et lever, pour certains, le frein du stylo".
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