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Engagement citoyen et politique: Des jeunes "plus protestataires", selon l'INJEP.

Paru dans Périscolaire, Orientation le mardi 28 décembre 2010.

"Même s’il reste à un niveau relativement modeste, le pourcentage de jeunes les plus politisés, ceux qui considèrent la politique comme très importante dans la vie et qui se déclarent très intéressés par la politique, a doublé entre 1999 et 2008", etablit Bernard Roudet, sociologue et chargé d'études et de recherche à la Mission observation et évaluation de l’INJEP, dans une publication récente. Le sociologue propose, sur la base de l'enquête Valeurs 2008, des éléments d'analyse.

Du côté des pratiques politiques, l'enquête identifie un nouveau mode d'abstentionnisme chez les jeunes, l'"abstentionnisme intermittent". "Le vote est moins conçu comme un devoir, autrefois accompli sans même être politisé, que comme un droit exercé au gré des enjeux mobilisateurs du moment".

Parallèlement à cet absentéisme, la médiation traditionnelle par la représentation politique est remise en cause. "Aux modes institutionnels de participation politique sont préférées des formes d’action plus individualisées", analyse Bernard Roudet. Les jeunes privilégireaient l'action directe comme moyen d'afficher leur mécontentement: Près de deux jeunes sur trois ont déjà signé une pétition en 2008 ; près d’un sur deux a participé à une manifestation. "Si le pourcentage de pétitionnaires n’a guère augmenté depuis 1999, celui des manifestants s’est accru de 7 points en 2008 et apparaît nettement supérieur à celui des adultes". L’attachement à la manifestation s’affirmerait d’autant plus que l’on est jeune.

Sur l'orientation politique, les résultats de la dernière enquête Valeurs font apparaître que les Français, et tout particulièrement les jeunes, refuseraient nettement moins qu’auparavant de se classer sur une échelle politique. "Ce moindre refus de se positionner politiquement  semble confirmer la tendance à une augmentation de la politisation et indiquer que la polarité politique fait toujours sens pour les Français, y compris parmi les jeunes générations", analyse Bernard Roudet. Des jeunes qui ne privilégient plus la gauche. Alors qu’en 1981, la plus grande partie des jeunes se situaient à gauche de l’échelle, c’est au centre qu’ils se positionnent majoritairement en 2008. Parallèlement, on constate une montée des positionnements aux extrémités de l’échelle. "Par rapport à 1999 et 1990, les jeunes se classent en 2008 davantage à l’extrémité gauche de l’échelle. Quant au positionnement très minoritaire à l’extrémité droite de l’échelle, il tend à augmenter très faiblement mais régulièrement depuis 1981".

L’évolution la plus notable concerne les adeptes de la position radicale, visant à changer toute l’organisation de la société par une action révolutionnaire, position qui concerne près du quart des jeunes en 2008,soit plus du double qu'en  1981 et bien plus que que chez les 30 ans et plus. "Ce résultat témoigne d’une certaine radicalité, peut-être ponctuelle, dans les opinions (ce qui n’implique pas les pratiques) d’une forte minorité des jeunes générations, radicalité à la fois dans le changement social souhaité et dans les formes d’action collective envisagées. Il propose en tout cas l’image d’une jeunesse concernée par les évolutions de notre société".

Les jeunes les plus instruits sont tout aussi critiques à l’égard de la classe politique que les jeunes les moins instruits. Selon l’enquête Valeurs de 2008, qu’ils aient terminé leurs études au plus tard à 18 ans, pour les moins diplômés, ou au plus tôt à 22 ans, pour les plus diplômés, seuls 19 % des jeunes font confiance aux partis politiques. "Mais les plus instruits restent davantage attachés aux principes de la démocratie représentative : 52 % des jeunes qui ont fini leurs études après 21 ans ont confiance dans le Parlement contre 34 % des jeunes qui ont terminé avant 19 ans".

L'enquête montre enfin une chute d"audience des médias auprès des jeunes: Si aujourd’hui, les 18-29 ans qui discutent souvent de politique avec leurs amis sont deux fois plus nombreux qu’en 1999, les résultats de l'indicateur concernant le suivi de l’actualité politique dans les médias, sont à la baisse. "En 2008, les jeunes ne sont pas plus nombreux qu’en 1999 à suivre l’actualité politique à la télévision, à la radio ou dans le journal. Si 36 % d’entre eux suivent l’actualité chaque jour, ce sont 63 % des 30 ans et plus qui font de même".

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