En quoi la "vie scolaire" est-elle "un espace temps formateur"? (Revue)
Paru dans Scolaire le jeudi 04 novembre 2010.
Le "moment école", une expression que Bernard Bier et Alain Vulbeau préfèrent à "vie scolaire" est "générateur d'une expérience générationnelle partagée". Ce n'est pas seulement une "expérience scolaire", c'est une "expérience de la vie à l'école considérée comme un monde". Ainsi s'ouvre le dossier du dernier numéro de la revue Agora (Injep- Harmattan).
On y voit notamment comment se construisent, dans leurs attitudes, les différences de genres, les filles et les garçons ne prenant pas la parole en classe de la même façon, les filles étant "plus promptes à offrir un soutien, un appui affectif, à proposer de l'aide", ayant une meilleure adéquation aux normes scolaires. Le passage au collège n'est pas seulement marqué par l'apparition de nouveaux enseignants ou de nouvelles disciplines: "il faut créer des liens" avec de nouveaux condisciples, "se faire une place dans un groupe".
Rémi Lemaître, sociologue, propose une typologie des élèves "absentéistes" où il distingue les "inquiets", qui doivent "surveiller certains membres de leur famille", les "travailleurs", qui ont un emploi, notamment sur les marchés, les "chargé(e)s de famille" qui doivent s'occuper de leurs frères et soeurs, les "abandonnés", qui se "sentent rejetés" et qui, pour conserver une bonne image d'eux-mêmes, s'inscrivent dans un rapport de force avec les enseignants. Dominique Glasman reprend, dans un article, les principaux enseignements de son rapport sur l'internat (voir Les internats répondent à un besoin d'encadrement (D. Glasman)).