Les internats répondent à un besoin d'encadrement (D. Glasman)
Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 05 avril 2010.
Dominique Glasman (Université de Savoie) vient de rendre au ministère de l'Education nationale un volumineux raport sur "les usages sociaux de l'internat scolaire". Première conclusion: "l'internat est un cadre dans la mesure où le temps y est découpé, régulier, et donc où les adolescents savent, sans avoir à le décider eux-mêmes (...) ce qu'ils vont avoir à faire". Certains le supportent mal mais le chercheur ne s'attendait pas à ce qu'autant d'entre eux se félicitent d'en avoir trouvé un, qui réponde à leur "demande d'institution pour les aider et leur permettre de grandir", les adultes décidant pour eux "parce que cela fait partie de leur rôle". Quant aux parents, certains, "en particulier dans les milieux populaires", "sont à la recherche de relais qui ne sont guère disponibles dans leur entourage immédiat".
La "durée modale" du séjour en internat est toutefois limitée à un an, les familles pesant les avantages et les inconvénients. Certes les internats d'aujourd'hui n'ont plus grand chose à voir avec ceux des images d'autrefois, mais les frais peuvent constituer un frein: quelque 1000 euros pour un collégiens, 25% à 50% de plus pour un lycéen, dans le public. Et davantage encore dans le secteur privé.
Au total, 0,29% des collégiens du public sont internes, soit 4 733 garçons et 3 037 filles (2,88% dans le privé, soit 12 882 garçons et 6 792 filles), 6,7% des lycéens, soit près de 102 000 (8,3% dans le privé) et 13,3% des élèves des lycées professionnels soit près de 56 000 (8,4%). Un enfant d'agriculteur a presque deux fois plus de chances d'être interne au collège qu'un enfant de cadre supérieur, ou d'ouvrier. Les élèves qui ont redoublé sont plus souvent internes que les autres.