Que faire des classements en éducation? (revue internationale d'éducation)
Paru dans Scolaire le lundi 04 octobre 2010.
En attendant les résultats de PISA 2009, la RIES (Revue internationale d'éducation, Sèvres) publie un dossier sur les "palmarès et classements en éducation", qui suscitent deux types de discours concurrents. Les uns voient dans les classements un "outil de diagnostic fiable de la fragilité d'un système" d'enseignement, scolaire ou supérieur. Cela suppose l'existence d'un bon système qui sert de référence et sur lequel "les concepteurs de classement se fondent pour caler leur méthode". Pour expliquer les résultats décevants des autres systèmes, ils pointent en général "le conservatisme et le corporatisme" des personnels et les "inadaptations locales".
Les autres ne réfutent pas systématiquement l'idée d'évaluation, mais "sa traduction en classement fondé sur des indicateurs quantitatifs", qui ne prennent pas en compte la spécificité de la formation "au regard des autres biens et services mondialisés". Michel Lussault, géographe (et président de l'université de Lyon) qui signe l'introduction au dossier estime qu'il faut conserver ces classements internationaux, mais "définir d'autres voies, complémentaires, de saisie de la qualité et de l'efficacité des systèmes" et il rappelle que la France connaît "un élitisme endogamique notoire" et "une médiocre performance globale".
Pour la partie "enseignement obligatoire", les autres auteurs sont Jean-Marie de Ketele qui examine les divers classements, Xavie Pons qui compare la réception de PISA en Ecosse, en France et au Portugal, Graham Donaldson qui compare l'usage qui en est fait en Angleterre et en Ecosse, Jarrett Laughlin et Marc Lachance qui présentent "l'indice composite de l'apprentissage" utilisé au Canada pour comparer l'intelligence des villes, et Jean-Richard Cytermann qui s'interroge sur l'influence, en France, de PISA et du classement de Shanghai...