Brimades à l'école: De la nécessité pour les victimes d'apprendre à "s'affirmer" pour s'en sortir. (Recherche)
Paru dans Scolaire le vendredi 01 octobre 2010.
"Personne ne veut blâmer la victime, si bien que les enseignants et les parents se concentrent toujours sur les tyrans. Il est pourtant essentiel de traiter les symptômes de la victimisation par les pairs et pas seulement ses causes", explique William M. Bukowski, professeur au Département de psychologie de l'Université Concordia (Montréal) et directeur du Centre de recherche en développement humain.
Son étude, publiée dans le Journal of Early Adolescence, a porté sur 367 enfants anglophones de cinquième et de sixième années inscrits dans des écoles publiques de Montréal. Elle présente le phénomène de victimisation sous un angle qui peut faire polémique, celui de la psychologie du groupe, l'enfant victimisé étant vu comme une "menace" pour la cohésion: "Pour que les groupes survivent, ils doivent contrôler leurs membres. Les sujets repliés sur eux-mêmes constituent une menace pour la cohésion sociale du groupe, ce qui explique que les enfants au tempérament trop affirmé ou trop antisocial soient brimés par leurs semblables. La victimisation est une réaction à quiconque menace l'harmonie du groupe."
Cette approche, sans doute discutable, ouvre la réflexion sur le statut et la prise en charge de la victime. Pour empêcher la victimisation en classe et neutraliser les tyrans, les enseignants devraient promouvoir des conditions égalitaires, où l'accès au pouvoir est partagé, poursuit le chercheur. "Parents et enseignants devraient également encourager les enfants repliés sur eux-mêmes à faire entendre leur voix et à s'affirmer."
L'article complet, en anglais, est disponible ici.