Les incertitudes budgétaires pèsent déjà sur la rentrée (CFDT-EFRP)
Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 03 juillet 2025.
Les incertitudes budgétaires et la situation pécuniaire de certaines académies inquiètent la CFDT (EFRP) qui a dressé pour la presse, ce 3 juillet, un tableau alarmant de la situation, même s'il est pointilliste, l'organisation syndicale se fondant sur des remontées militantes puisque l'administration centrale ne semble pas disposer de données nationales. Mais déjà, ici ou là, les enveloppes consacrées aux frais de déplacement sont vides et il a été demandé aux personnels, inspecteurs, assistants sociaux, médecins scolaires de rester dans leurs établissements de rattachement alors que, par définition, leurs missions supposent des déplacements et qu'elles constituent des priorités ministérielles. C'est vrai aussi des déplacements pour cause de formation continue...
Il en va de même des enveloppes destinées aux salaires des enseignants contractuels. Alors que l'année dernière, le ministère voulait fidéliser les contractuels avec des contrats de 12 mois et pour les nouveaux, les recruter dès le 1er juillet (voir TE ici), dans certaines académies, La Réunion, Créteil, Rennes notamment, pour économiser les salaires des deux mois d'été, ils sont licenciés au 1er juillet, en espérant qu'ils seront disponibles le 1er septembre... Il semble que le budget destiné à soutenir les projets innovants dans le cadre du dispositif NEFLE (Notre école faisons-la ensemble) soit également soumis à des restrictions importantes.
Un projet de décret avait été présenté aux organisations syndicales pour accélérer les progressions de carrière, il devait être publié au 1er juin, il serait bloqué à Bercy, il est déjà acquis qu'il ne s'appliquera pas avant l'année scolaire 2026 - 2027.
Catherine Nave-Bekhti pose, au-delà de ces interrogations immédiates, d'autres questions. Quel avenir pour Réseau Canopé, qui doit rendre 15 emplois ? La réforme de la formation initiale des enseignants, qui représente un surcoût par rapport à l'existant de 500 M€, est-elle menacée ? La CFDT n'a eu aucune réponse sur le financement de la nouvelle licence conduisant au professorat des écoles.
La secrétaire générale tacle à cette occasion le ministère qui prépare une "dés-universitarisation rampante" de la formation des enseignants, qui fait preuve de "frilosité" lorsqu'il s'agit de revoir la carte de l'éducation prioritaire et qui n'assume pas ses responsabilités d'employeur lorsque ses personnels sont soumis à des épisodes de canicule. "Il faut travailler à un calendrier climatique, prévoir de rentrer plus tôt de matin et de sortir plus tôt l'après-midi, et envisager les conséquences, notamment pour les familles", une mesure qui suppose de prendre le temps du dialogue social.