Les collèges de Tourcoing en quête d'attractivité
Paru dans Scolaire le jeudi 05 février 2009.
La rénovation complète des collèges de Tourcoing a-t-elle pour objectif de concurrencer le privé, qui scolarise actuellement 66% des élèves de la ville ? C'est la question que pose un journaliste de La Voix du Nord dans un article daté du mercredi 4 février.
Le maire, Michel-François Delannoy, même s'il y répond avec prudence, ne dit pas non : « Il y a ici une offre privée supérieure au public et le privé n'est pas dans la caricature. Il y a des collèges privés au public très populaire. Par exemple, le collège Cardinal Liénard accueille une population qui ne fait pas partie des catégories socio-professionnelles les plus favorisées. (...) Ce n'est pas un travail de reconquête mais dans le même temps, je ne veux pas que les collèges publics se spécialisent dans l'accueil des publics en difficulté. On sentait venir ce risque à Tourcoing. Ce qu'on veut, c'est viser partout l'excellence qui donne une belle attractivité pour toutes les familles. »
Même son de cloche du côté du Conseil général : « On n'a pas refait un seul collège sans constater une augmentation du nombre d'élèves », explique Bernard Baudoux, vice-président en charge des collèges, avant de s'en prendre à la suppression de la carte scolaire, qu'il voit comme « un frein pour l'ambition du conseil général visant à éviter les ghettos ».
Suppression de la carte scolaire, concurrence du privé, fuite des élèves vers la Belgique... Le cas tourquennois préfigure-t-il ce qui demain sera une préoccupation centrale pour tous les établissements du secteur public? Quel est le prix à payer de la course à l'attractivité ?