Conseils de jeunes: pour quoi faire?
Paru dans Périscolaire le samedi 18 septembre 2010.
La question des finalités des politiques participatives se pose avec encore plus d'acuité quand elles s'adressent aux jeunes, estime Loïc Blondiaux (sciences politiques, Paris-I) lors de la rencontre organisée par l'ANACEJ pour évaluer "les impacts sur les politiques" des divers conseils d'enfants et de jeunes, hier vendredi 17 septembre. Leur demande-t-on de participer au débat public général, ou uniquement à l'élaboration des politiques "jeunesse"? Le fait-on parce qu'on suppose qu'ils sont porteurs d'intérêts propres, ou pour "bénéficier de leur expertise d'usage"? Ou pour leur apprendre ce qu'est la démocratie? A moins que ce soit seulement pour légitimer des choix faits par des adultes, qui se passent le plus souvent très bien de leurs propositions, plus ou moins raisonnables... Mais pour qu'ils se prennent au jeu, "il faut qu'ils aient des signes que leur action a un impact".
Ce débat était introduit par la présentation d'une étude publiée par l'INJEP pour mesurer cet impact dans deux communes de la région parisienne (pour le programme, voir ToutEduc). Les questions posées par la salle portaient sur les différences qu'il faudrait, ou qu'il ne faudrait pas faire, selon l'âge des jeunes conseillers, ou sur le risque de voir "toujours les mêmes" s'impliquer. Autre question: alors que les budgets sont particulièrement contraints, les politiques jeunessse ne doivent-elles pas se fonder sur la transversalité, impliquer le plus grand nombre possible de services, jeunesse, éducation, culture, logement, etc.?
Comment aussi, souligne Isabelle Guerassimoff (Clichy-la-Garenne) prévenir les jeunes que bien peu de choses sont possibles, et que leurs projets risquent de ne voir le jour qu'au terme de processus longs et complexes?
L'étude de Françoise Enet et Cécile Delasalle, "L'impact des conseils de jeunes sur les politiques municipales" est publiée par l'INJEP. Ce "4 pages" est le premier numéro de l' "Observatoire de la Jeunesse", téléchargeable à cette adresse.