Le LAP (lycée autogéré de Paris) devient le LIP (lycée innovant de Paris)
Paru dans Scolaire le mardi 25 juin 2024.
La FESPI (Fédération des établissements scolaires publics innovants) "prend acte de la volonté de l’académie de Paris d’imposer la transformation d’une de ses structures membres, le LAP, Lycée Autogéré de Paris, créé en 1982, établissement 'historique' de l’expérimentation pédagogique publique en France".
La convention établie entre le LAP et le Rectorat de Paris était arrivée à son terme en 2022, et les débats autour d'une nouvelle convention ont été, pour le moins, houleux. Selon le projet que ToutEduc a pu consulter, "la réécriture du projet d'expérimentation s'inscrit dans la double volonté de conserver le bénéfice d'une structure expérimentale à même de redonner de l'ambition, de l'estime de soi et de contribuer à la réussite d'élèves au parcours non linéaire et/ou en rupture avec les normes scolaires, tout en ré-installant un cadre réglementaire clair, lisible, à même d'éviter les dérives qui ont pu être observées."
Trois "principes fondateurs" du LAP sont remis en question, l’autogestion (le proviseur du lycée de rattachement a "une vraie responsabilité de supervision"), la libre fréquentation des élèves (dont l'assiduité ne donnait lieu à aucun contrôle) et la cooptation des personnels (le recrutement des nouveaux enseignants se fera "en suivant la procédure des postes à profil").
"La FESPI regrette que son expertise en termes de création de structure innovante n‘ait pas été sollicitée, notamment en considérant les enjeux de la transformation d’une expérimentation pédagogique autogestionnaire (...) en une structure étroitement rattachée aux normes administratives ordinaires", mais, selon les informations recueillies par ToutEduc, elle n'a pas voulu "rentrer dans le conflit interne" qui opposait une partie des enseignants à d'autres. Selon son président et son délégué général, le processus de désintégration du LAP était engagé depuis deux ans. Ils regrettent toutefois que ce qui aurait pu faire l'objet d'un travail de réflexion sur l'évolution de cette structure ait donné lieu à une démarche bureaucratique.
Les trois autres établissements autogérés créés en 1982 à Oléron, Saint-Nazaire et Hérouville-Saint-Clair continuent de fonctionner. La FESPI rassemble aujourd'hui 19 structures (dont le lycée d'Oléron et le collège-lycée d'Hérouville-Saint-Clair), mais la réduction des deux-tiers de ses subventions limite ses possibilités d'action.