57 % des moins de 20 ans ont déjà tenté de limiter leur usage des écrans (INSEE)
Paru dans Périscolaire, Culture le mardi 18 juin 2024.
Manque de sommeil, conflits, sensation de dépression... 57 % des internautes de moins de 20 ans déclarent, en 2023, ressentir au moins un des six effets néfastes des écrans mesurés par l’enquête annuelle de l'Insee sur les technologies de l’information et de la communication publiée lundi 17 juin. Un ressenti qui n'est partagé que par 23 % des 50‑64 ans et 16 % des 65‑74 ans.
Jeunes
Chez les plus jeunes, poursuit l'auteur de cette note, “les besoins physiologiques en sommeil sont plus importants, notamment en période scolaire“, pourtant 37 % des 15-19 ans déclarent limiter leur temps de sommeil au moins une fois par semaine pour rester sur les écrans. Cela concerne plus spécifiquement les jeunes hommes, qui déclarent à 44 % réduire leur quantité de sommeil, contre 29 % des jeunes femmes. Autre exemple l'année dernière, 15 % des moins de 20 ans ont négligé au moins une fois par semaine leurs loisirs pour rester sur des écrans (contre 10 % en moyenne en population générale).
Valentin Guilloton constate par ailleurs que “c’est également sur les plus jeunes que l’usage des écrans a le plus d’effet sur l’équilibre psychique“, avec 11 % des 15-19 ans qui déclarent se sentir déprimés après utilisation des écrans (versus 4 % de l’ensemble de la population), ou encore près d'une jeune de 15 à 19 ans sur cinq qui risque de ressentir une “envie obsédante“ d’être sur un écran au moins une fois par semaine (versus 9 % de l’ensemble des internautes).
Les jeunes de moins de 20 ans semblent toutefois les plus conscients de ce fléau : 57 % d'entre eux déclarent avoir déjà tenté de limiter leur usage des écrans, quand c'est seulement le cas de 35 % des répondants. Parmi ces derniers, 7 % déclarent ne pas y être parvenu. Un taux d’échec qui atteint là encore son maximum chez les moins de 20 ans (10 %). A l'inverse, le taux de réussite “complète“ à leurs tentatives de limitation est de 39 %.
Familles
L'enquête indique par ailleurs que les personnes de 20 ans ou plus “limitent davantage leur sommeil pour rester sur les écrans lorsque des enfants mineurs sont présents dans le ménage“ : ils sont 28 % à le faire avec enfants, contre 22 % sans. Mais l’usage des écrans est aussi “une source potentielle de conflits entre parents et enfants au sein des familles“. En 2023 par exemple, 9 % des personnes vivant dans un ménage comportant au moins un mineur “déclarent avoir des conflits avec leurs proches au moins une fois par semaine en raison de leur utilisation des écrans“, contre seulement 3 % pour les autres personnes. Ces déclarations de conflits en lien avec l’usage des écrans sont plus fréquentes dans les populations en cohabitation, les 15-19 ans (vivant le plus souvent avec leurs parents) et les adultes en âge d’avoir des enfants adolescents.
La note Insee Focus n°329 ici