Prépa-secondes : SUD Education dénonce une “voie de relégation“
Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 04 juin 2024.
“Il y aura bien une sélection à l’entrée dans les lycées et un nombre moins important d’élèves qui poursuivront leur scolarité“, estime SUD Education dans un communiqué de presse dédié aux prépa-secondes, une des mesures du Choc des savoirs voulu par Gabriel Attal en décembre dernier.
Pour rappel, la classe prépa-seconde s’adresse aux élèves volontaires (l'année prochaine dans le cadre de l'expérimentation) admis en classe de seconde (générale et technologique ou professionnelle) mais ayant échoué au diplôme national du brevet (DNB). Un lycée par département devrait accueillir une de ces classes expérimentales à la rentrée 2024, avant leur généralisation en 2025.
L'organisation syndicale calcule que le passage de la part du contrôle continu au DNB de 50 % à 40 % entraînera une augmentation de l’échec à l'examen, de 93 300 élèves non reçus en 2023 à environ 180 000 élèves, dont “seulement une partie (..) arrivera finalement à accéder aux lycées après l’année de prépa seconde.“
Car outre un nombre de places insuffisantes, le contenu est “inadapté à une préparation à l’entrée en seconde“: sont dénoncées 6 heures d'enseignement disciplinaire de moins qu’en classe de troisième et une absence de programme et des “contours flous“ concernant certains enseignements (par exemple 3 heures regroupant SVT, physique-chimie ou technologies) qui seront “laissés aux ressources locales des lycées“ et “n’ont pas d’objectifs propres à la filière mais serviront de variable d’ajustement dans la répartition des services.“
Avec 7 heures de découverte des métiers par semaine, “la poursuite d’étude au lycée n’est pas assurée“ soutient encore SUD Education, qui s'inquiète de la “pression“ qui pourrait être mise pour réorienter certains élèves vers l’apprentissage. Enfin, le décret du 29 mars “ne précise pas ce qu’il advient des élèves qui n’ont pas trouvé de lycée d’accueil en fin de troisième, pourtant de plus en plus nombreux et nombreuses chaque année.“
Il est donc est “inadmissible“ pour l'organisation syndicale de “préparer la sortie du système scolaire avant le lycée“ avec un tel dispositif car “plus l’orientation des élèves est précoce, plus l’accès à l’enseignement est sélectif et plus l’école reproduit les inégalités sociales.“