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Le SNUIPP invite les enseignants à refuser de participer à la constitution des groupes

Paru dans Scolaire le mercredi 29 mai 2024.

"L'action continue" lance Guislaine David ce 29 mai. La secrétaire générale du SNUIPP n'exclut pas un mouvement de grève quelques temps après la rentrée de septembre, mais elle invite déjà les enseignants à ne pas faire passer en début d'année scolaire prochaine à leurs élèves les "évaluations nationales" dont elle dénonce "la nocivité". Elle intervenait alors que se boucle le "Tour de France des écoles" à vélo organisé par le syndicat FSU du 1er degré.

A l'origine du projet, la section du Nord qui, en 2022, pour protester contre le manque de remplaçants à Roubaix a eu l'idée de "pédaler pour l'école" et de déposer leur pétition non pas aux instances locales mais au ministère. Ce "Roubaix - Paris", une forme nouvelle d'action, ayant convaincu les militants, l'initiative a été reprise au niveau national avec un tour de France en 12 étapes pour recueillir la parole du terrain et constituer "un cahier des solutions" qui sera remis à la ministre.

La conférence de presse a permis de mettre le focus sur la situation dans plusieurs départements d'Ile-de-France. Dans les Hauts-de-Seine, il arrive que 150 classes soient sans remplaçants, en Seine-Saint-Denis, 600 classes. Et les enseignants se découragent, constatant que "chaque année, c'est pire". Dans les Hauts-de-Seine, le nombre des postes vacants à la rentrée a été multiplié par 10, les directeurs et directrices sont épuisés. Dans les Yvelines, les classes CP et CE1 qui devraient être dédoublées et compter 12 élèves en accueillent souvent 14,15 ou 16... A Houilles, les grandes sections sont à 12, mais les petites sections à 34 et le Dasen refuse que les postes attribués pour le dédoublement des GS servent à diminuer les effectifs des autres niveaux. En Seine-Saint-Denis, les travaux de terrassement pour les installations des JO ont fait sortir les rats, 30 % des écoles font face à la présence de nuisibles. Quant aux moyens que le Gouvernement dit avoir attribué aux écoles du Département, ce ne sont que ceux qui sont attribués à tous les départements, ils sont plus importants parce que le nombre des écoles en éducation prioritaire est considérable. A Paris, on est "au point de rupture", en éducation prioritaire, on aura l'an prochain des CM2 à 28.

La question de l'attractivité apparaît en Ile-de-France comme un cercle vicieux. Les concours supplémentaires de recrutement de professeurs des écoles pour les académies de Versailles et Créteil attirent de moins en moins de candidats venus d'académies où le concours est très sélectif, comme à Bordeaux. Ils savent que leurs demandes de mutation ont toutes les chances de ne pas aboutir avant 20 ans. S'ils ont échoué au concours, ils préfèrent le tenter l'année suivante que de le réussir en région parisienne et de se retrouver dans "un département prison", où même leurs demandes de temps partiel seront refusées...

Et au-delà, le SNUIPP dénonce les "réformes structurelles" qui sont en cours. Le matin même était examiné au CSE (Conseil supérieur de l'éducation) les projets de programmes pour le français et les mathématiques à l'école primaire (voir ici). Ils sont conçus "pour des élèves idéalisés" et ils "vont mettre à mal" le travail des enseignants pour les élèves en difficulté. Mais prévaut le sentiment d'être "face à un mur" quand les responsables syndicaux tentent de présenter leurs analyses. Le SNUIPP envisage donc des formes de mobilisation diversifiées, notamment le refus de communiquer toute information qui permettrait de préparer la répartition en groupes des élèves qui arriveront en 6ème à la prochaine rentrée.

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