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Dérives dans l'enseignement catholique, Libération publie un dossier à charge

Paru dans Scolaire le vendredi 19 janvier 2024.

Fin de l'omerta sur l'argent de l'enseignement privé sous contrat ? C'est la question posée par Libération dans son édition de ce 19 janvier. Après que Médiapart a publié un rapport d'inspection générale pointant des dérives dans l'établissement privé Stanislas, le quotidien a entrepris de lister d'autres dérives, mais il constate surtout que, si les langues se délient, le système reste opaque pour plusieurs raisons. Les parents, lorsqu'ils ont conscience de ces dérives, hésitent à les dénoncer, au risque d'écorner la réputation de l'établissement qui, de son côté, a la main sur les dossiers des élèves, notamment sur celui de Parcoursup.

Les établissements ont certes l'obligation légale de présenter leurs comptes aux communes qui paient "le forfait d'externat" et qui leur versent, pour beaucoup d'entre elles des subventions facultatives. Ils doivent donc dire à quelles dépenses ils ont affecté ces sommes, importantes mais très variables selon les collectivités, mais il semble que bien peu d'établissements prennent l'initiative de présenter leurs comptes tandis que beaucoup d'élus ignoreraient qu'ils peuvent les réclamer. Il n'existe pas, dans la plupart des établissements privés, d'équivalent du conseil d'administration des collèges et lycées publics, les enseignants ne peuvent donc pas contrôler l'utilisation des moyens alloués à l'établissement ni jouer un rôle de contrepouvoir.

Enfin et surtout, les inspections, tant pédagogiques que financières et administratives seraient très rares et, lorsqu'elles sont diligentées et négatives, resteraient bloquées dans les rectorats et ne "remonteraient" pas au niveau national (et lorsque des rapports d'inspection générale "remontent" au ministère, celui-ci ne les communique pas, comme le CNAL a pu le constater, voir ici).

Le quotidien donne des exemples de dérives, notamment sur le calcul des heures de cours, financées par l'Etat avec le salaire des enseignants. Mais si les heures sont ramenées à 45 minutes, les enseignants sont ensuite redevables de quarts d'heures et assurent l'animation d'activités périscolaires qui, dans l'esprit des parents, font la différence avec un établissement public où les heures font 55 minutes. A Cahors, la principale d'un collège complétait son salaire avec des heures d'enseignement qu'elle n'assurait pas, mais qui lui étaient payées par l'Etat. L'affaire a été dévoilée et jugée, mais il semblerait que d'autres chefs d'établissement arrondissent ainsi leurs fins de mois, le salaire qui leur est versé par l'OGEC (l'organisme de gestion de chaque établissement) n'étant peut-être pas à la hauteur de leurs attentes. Il est aussi arrivé que la présidente d'un OGEC, par ailleurs responsable d'une entreprise de coaching, incite les enseignants à utiliser leurs formations, donc financées par l'Etat, à la préparation d'un bilan de compétences...

Au total, certains établissements seraient extrêmement riches, un établissement de Toulouse, qui surfacturerait d'un euro le prix des repas à la cantine, a un chiffre d'affaires de 12 M€/an "et un matelas de 8 M à la banque", chiffres publiés après qu'un militant syndical a obtenu un audit de gestion. A noter toutefois que le dossier est "à charge" et que le quotidien ne peut dire jusqu'à quel point les pratiques qu'il dénonce sont répandues.

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