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Enseignement agricole privé : des difficultés de gestion RH du ministère.. à la souffrance des enseignants (FEP-CFDT)

Paru dans Scolaire le vendredi 12 janvier 2024.

“Bonjour Monsieur,

Nous avons déjà alerté, à plusieurs reprises, vos services à propos du problème que constituent les salaires des agents du lycée agricole Les Châtaigniers : Ces agents ont bien reçu, le 23 décembre 2022, un acompte correspondant à environ 75 % de leurs salaires des mois de septembre, octobre et novembre. MAIS aucun acompte ni salaire pour le mois de décembre, aucune régularisation sur les mois précédents, pas de bulletins de salaire, ce qui empêche, par exemple, la mise en route de leurs contrats de prévoyance. (..)

Cordialement.“

Retards, oublis, erreurs

Comme le montre cet exemple, il y aurait de plus en plus de problèmes au service des Ressources humaines du ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire (MASA), explique à ToutEduc André Jeffroy, secrétaire national de la Fep-CFDT (fédération de l'enseignement privé).

Il y a plusieurs mois de cela, il décide avec les membres de l'organisation syndicale majoritaire de l'enseignement agricole privé (à 65 %) de recueillir les échanges entre les enseignants et l'administration car, comme l'indique Jean-Christophe Leblanc, professeur de français en charge de la gestion des carrières des agents, “tous les deux jours il faut intervenir auprès du ministère“ que ce soit pour des questions de salaire, de contrat, de promotion..

Couacs en série

Ces “Couacs en série“ comme ils les appellent ont ainsi donné lieu à une liste d'exemples variés de ce que subissent les enseignants, qui évoquent leur “ras le bol“ et vont même jusqu'à parler de “maltraitance“ quand plusieurs mois sont nécessaires pour faire avancer sur un sujet. “Cela a des répercutions sur le moral des troupes“ appuie André Jeffroy.

Professeure de biologie dans l'Hérault, Pascale Lamoine pense d'ailleurs que le petit nombre de personnels dans l'enseignement agricole privé (qui cohabite avec les maisons rurales et familiales ainsi que l'enseignement agricole public), 4 500 sur 30 000 fait que ces agents “ne sont pas traités de la même manière“ alors que “sur les exigences en matière de mise en œuvre des référentiels on attend la même chose d'un contractuel que d'un fonctionnaire“. Mais selon elle, “il faut une équité de traitement au bout du bout (entre les trois composantes), il faut prendre soin du personnel“. Il arrive également que le dysfonctionnement soit plus général, c'est à dire pouvant toucher de nombreux professeurs, par exemple au niveau des indemnités pour des surveillances d'examen touchées 1 an ou 2 ans après, ou bien des heures supplémentaires réglées en décalage de 3 ou 4 mois..

Recrutement et organisation

Face à cette situation, la FEP-CFDT souhaite “taper du poing sur la table, créer un électrochoc“ déclare André Jeffroy, car le problème résulterait surtout d'un problème de postes au service RH du ministère. Si les erreurs sont plutôt minimisées au niveau des instances, officiellement le ministère reconnaît un manque de 10 postes, dont 3 pour l'enseignement agricole privé. Une politique de recrutement aurait été lancée, ce qui rassure le syndicaliste, mais avec peu de succès pour le moment.

Autre point mentionné, un potentiel défaut d'organisation, avec des dossiers qui resteraient parfois “bloqués dans les établissements“, ce qui demande de travailler sur la “traçabilité“ des demandes effectuées par les personnels, d'où l'idée du ministère de mettre en place une plateforme de doléances en 2024, sans donner davantage de précisions. De même, il peut s'agir de difficultés de circulation entre les différents niveaux RH de proximité : le relais est plus ou moins fait entre les chefs d'établissements et administration au niveau régional (les DRAF). Ces personnels de direction sont-ils bien formés à la GRH ?

“Il faut se mettre dans la tête des enseignants qui subissent ça“ conclut André Jeffroy qui souhaite que le traitement des situations “soit plus rapide et qu'il y ait moins de problème" , car la dégradation des conditions de travail est sûrement un des paramètres de la désaffection du métier d'enseignant, qui connaît déjà, comme dans l'Education nationale, des problèmes d'attractivité.

Le dossier “Couacs en série“ ici

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