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Les jeunes sortis de l'ASE ont des ressources insuffisantes pour entrer dans la vie active (INJEP)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le mardi 11 juillet 2023.

“Aux âges où les jeunes quittent la protection de l’enfance, les distinctions sont fortement marquées par leur situation résidentielle“ explique l'INJEP dans une analyse des conditions matérielles d’existence des jeunes placés par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) par le prisme des ressources dont ils disposent à leur sortie.

Car les jeunes n'étant pas retournés chez leurs parents, indique en effet le rapport, forment la majorité des situations à la sortie (72 % des 18-19 ans et 87 % des 21-22 ans), or seulement 12 % parmi eux perçoivent de l’argent venant de la sphère de réciprocité (familles, amis, conjoint…). Ils peuvent alors vivre en couple, en dehors ou dans des structures collectives, et leurs ressources peuvent provenir d'un revenu de travail ou de la sphère institutionnelle. Mais “une fois sorti de placement, précise l'observatoire, quel que soit le type de logement, l’âge, et y compris pour ceux qui cohabitent avec leur compagnon, environ un jeune sortant sur cinq dit qu’il ne s’en sort pas avec les ressources dont il dispose, soit deux fois plus que les jeunes en population générale issus des milieux populaires.“

Quant aux jeunes dans une situation résidentielle proche de celle des jeunes vivant encore chez leurs parents (ceux qui retournent habiter dans leur famille d'accueil ou chez leurs parents), “ils touchent 100 à 200 € de moins que les jeunes des mêmes milieux sociaux cohabitants“, tandis que “près d’un tiers touche moins de 100 € par mois.“

Par ailleurs, le rapport montre une très forte dépendance entre la situation scolaire et la sortie de placement, avec l'idée que “l’obtention d’un contrat jeune majeur est principalement liée à la poursuite d’études et, inversement, la fin d’une prise en charge est liée à la fin d’un cycle scolaire.“

Au-delà de la prise en charge, la poursuite d’études touche ainsi deux fois moins de jeunes sortant de l’ASE qu’en population générale du même âge. À 18-19 ans, 31 % des jeunes sortants poursuivent leur scolarité ou leurs études, et ils ne sont que 23 % en formation à 21-22 ans. “Continuer l’école hors du dispositif de protection de l’enfance nécessite soit un soutien de l’entourage, soit d’être boursier ou de choisir une formation rémunérée, soit enfin de travailler en parallèle“, considère dès lors l'INJEP. De plus, les jeunes sortis à 18-19 ans et poursuivant des études “sont le plus souvent en CAP-BEP ou en bac professionnel“, et deux sur trois sont en apprentissage. Les garçons, en particulier les jeunes étrangers non accompagnés (MNA) sont ceux que l’on retrouve le plus dans cette situation.

Pour les jeunes qui sortent après un contrat jeune majeur long, c'est-à-dire vers 20 ans, l’effet de sélection de cette mesure associé au retard scolaire et/ou à l’encouragement par les éducateurs d’une orientation vers les études professionnalisantes entraîne rarement une poursuite d’études supérieures après la sortie de l’ASE. Le Contrat jeune majeur a permis de réduire de moitié la part des jeunes sortant sans diplôme, qui se rapproche ainsi de celle des jeunes de milieux populaires. Cependant, précise l'INJEP, le niveau de diplôme obtenu est “particulièrement bas“ : la moitié a au mieux le DNB et un tiers un CAP, et "seulement 44 % ont au moins un baccalauréat, contre 59 % dans les milieux populaires". Enfin, près d’un jeune sur deux sorti de prise en charge à 18-19 ans n'est ni en étude, ni en emploi ou en formation (NEET9), contre 15 % en population générale et 25 % dans les milieux populaires.

A la sortie de placement, l'emploi est donc pour beaucoup “une nécessité alimentaire“, c'est pourquoi un quart des jeunes sortants sont en emploi à 18-19 ans (et la moitié à 21-22 ans), travaillant principalement dans la restauration et le commerce, ou le bâtiment. Seulement un tiers ont un emploi qui correspond à leur diplôme.Si la sortie de l’ASE marque une transformation dans la composition des ressources des jeunes, “dans la mesure où la prise en charge incluait celle du logement et les conditions de subsistances quotidiennes“, avec 41 % de ces jeunes à 18-19 ans qui ont perçu de l’argent provenant d’un salaire, d’une formation rémunérée ou de petits boulots, il n'en reste pas moins que celui-ci “comble insuffisamment les besoins pour que chaque jeune puisse entrer sereinement dans l’âge adulte.“

Le rapport ici

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