5000 médiateurs pour lutter contre l'absentéisme
Paru dans Scolaire le jeudi 22 janvier 2009.
Dans une interview donnée au Figaro, le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos annonce aujourd'hui le recrutement de 5000 « médiateurs de la réussite scolaire » pour lutter contre l'absentéisme des élèves.
Ces médiateurs, explique le ministre, « feront l'interface entre l'école et les parents » et interviendront là où les méthodes habituellement employées pour ramener les enfants à l'école ne fonctionnent pas: « certains établissements préviennent les parents rapidement via des SMS ou des appels téléphoniques, mais cela ne suffit pas. Que fait-on lorsque les familles ne veulent pas se déplacer ou ne répondent pas aux appels de l'école? L'école doit alors aller à leur rencontre ».
Le raisonnement qui préside à cette décision est le suivant: « de plus en plus d'élèves sont absents de manière régulière. Or, tout est lié. L'absentéisme mène au décrochage, qui conduit à l'échec scolaire, lequel mine l'insertion professionnelle et sociale des jeunes. Et c'est lorsqu'un jeune n'est plus encadré, qu'il n'a plus de projet, qu'il peut être conduit à tous les échecs. »
Certes. Mais le rapport de cause à effet est-il aussi simple et aussi linéaire que Xavier Darcos le dit? Peut-on simplement affirmer que l'absentéisme mène au décrochage, sans préciser en même temps que le décrochage mène à l'absentéisme? Suffit-il de ramener les élèves à l'école pour les mettre à l'abri de l'échec scolaire? Certains élèves, même présents physiquement, ne sont-ils pas, de par leurs difficultés à suivre ou à s'intégrer au groupe, déjà absents?