L'équipe de France comme un collège mal géré (E. Davidenkoff)
Paru dans Scolaire le mardi 22 juin 2010.
Emmanuel Davidenkoff s'amuse, sur son blog, à comparer Domenech, au "personnage joué par Bégaudeau dans Entre les murs" et "la curée dont l’équipe de France de football est l’objet depuis jeudi" à "certains discours sur l’école": "Comportements de voyous ? Caïdat ? On est là pas loin du discours tenu sur certains jeunes pour expliquer la dérive d’un établissement ou d’un quartier (...) Et de même qu’on rappelle si rarement que la majorité des jeunes de banlieue n’aspire qu’à une réussite juste et légitime, on rappelle peu que les joueurs de l’équipe de France ont travaillé dur pour en arriver là (...) Ils déjouent ? Montrent le pire d’eux-mêmes ? (...) Oui. Mais tout cela s’anticipe, se cadre, se construit, sur des les leviers connus par tous les chefs d’établissements scolaires soumis à des publics difficiles à canaliser: assurer une présence forte, bienveillante mais jamais complaisante; donner du sens; ne pas varier dans la mise en œuvre des règles, ne pas humilier, surtout devant les pairs, mais ne pas hésiter à sanctionner; ne pas construire l’adhésion sur la démagogie, etc. Cette responsabilité, au foot comme à l’école, est d’abord celle de l’encadrement." Et de conclure, à propos du personnage d'Entre les murs: "Au cinéma, ça peut sembler 'sympa'. Dans la vraie [vie], c’est ravageur."