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Retour des mathématiques au tronc commun dès la rentrée 2022, un “contresens absolu“ question timing pour le SNPDEN-UNSA

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le mardi 17 mai 2022.

Laurence Colin, Gwenael Surel et Bruno Bobkiewicz tenaient ce mardi 17 mai une conférence de presse à l'occasion des 30 ans du SNPDEN-UNSA, dans laquelle a notamment été évoquée la question des mathématiques et de leur retour envisagé dans le tronc commun (1h30) pour les élèves de première à la rentrée, même si celui-ci ne fait l'objet d'aucun texte officiel.

“C'est un contresens absolu de mettre en place un dispositif comme celui-ci à la rentrée 2022“, a ainsi critiqué le secrétaire général du le syndicat national des personnels de direction de l'Education nationale, non pas sur le fond mais sur le timing qui est un “non-sens“ car la situation est déjà “hors-délai“, alors que les conseils de classe de 2nde ont lieu dans deux semaines et qu' “aujourd'hui on ne sait absolument rien“. Il considère pouvoir organiser techniquement le changement, les classes étant composées en juillet, mais s'inquiète concernant “le respect des familles“ dans les conséquences engendrées par un choix ou un non-choix de spécialité pour des potientelles futures études.

Le problème se situe selon lui au niveau des moyens, des places ou du recrutement, avec par exemple des professeurs de mathématiques qui vont devoir prendre des heures supplémentaires, une éventualité qui “peut bloquer“ (ils sont tenus d'accepter deux heures supplémentaires par semaine).

Concernant les difficultés de recrutement des enseignants (voir notamment ToutEduc ici et ici), Bruno Bobkiewicz pense que cela “va être une problématique majeure“ à la rentrée. Il y voit des causes multiples, et structurelles, dont celle d'une image d'un métier dégradée par le discours ambiant, négatif que “tout ne justifie pas“. Il estime qu'il n'y a “pas de vivier du tout“ pour pallier le nombre de postes qui resteront vacants après les concours, et surtout au regard des difficultés vécues cette année dans les établissements pour remplacer les enseignants en raison de contaminations au Covid-19, et ce malgré les moyens débloqués par le ministère.

Autre élément mis sur la table, le baccalauréat dont les épreuves de spécialité ont été passées la semaine dernière (cette semaine à Mayotte, ndlr). Le SNPDEN-UNSA constate que leur décalage de mars à mai (en raison de la pandémie) entraîne un “tunnel“ d'examens, épreuves, présentation, etc. jusqu'à l'été. Il se dit “favorable“ à ce que ces épreuves soient intégrées dans Parcoursup, estime que les passer au mois de mars est trop tôt, et qu'il faut trouver un compromis pour décaler le calendrier de quelques semaines (par exemple au tout début de mai ou à la veille des vacances de Pâques).

Les programmes des matières de “spécialité“ au lycée sont par ailleurs décrits comme “très ambitieux“, ce qui semble plaire aux enseignants qui reconnaissent cependant que certains éléments peuvent être difficiles à assimiler pour les élèves. Les épreuves du baccalauréat étaient “tout à fait accessibles“.

Le SNPDEN-UNSA attend du nouveau ou de la nouvelle ministre davantage d'écoute, de concertation, de communication avec les corps intermédiaires. In fine, “plus de respect“ est demandé, c'est à dire pour intégrer davantage les cadres du système “qui ont très mal vécu d'être informés par les médias“ lorsqu'une décision est prise. Au-delà de la forme, le syndicat majoritaire des personnels de direction de l'Education nationale rappelle le “rythme intense, aggravé par la crise sanitaire“ des réformes mises en place sous le quinquennat de Jean-Michel Blanquer, et souhaite faire le bilan de ce qui a été fait précédemment avant d'en entamer de nouvelles.

“Laissons le terrain identifier en fonction d'un diagnostic ses priorités et capacités à développer ses problèmatiques“. Bruno Bobkiewicz a expliqué être favorable à l'autonomie, non pas du chef d'établissement “qui n'est pas une demande“, mais de l'établissement lui-même. Mais pour lui “qui dit autonomie dit marge d'autonomie“, c'est à dire pouvoir par exemple gérer directement le budget ou les heures d'un l'établissement. Il pense que l'autonomie est actuellement “pré-fléchée“ et parle d' “hyper-centralisation“. Il voudrait que tout ce qui est imposé par le système (par exemple dispenser des spécialités comme maths complémentaires ou maths expert) soit “financé pleinement“.

L'inclusion scolaire et la question des PIAL fait également figure de “gros dossier à venir“. Le secrétaire général a expliqué son pilotage est un sujet dont les personnels de direction “ont hérité sans contrepartie“, et que se posent lnotamment des questions autour des AESH, de leur formation alors que le sujet implique plusieurs ministères. Il se dit “prêt à se désengager des PIAL“ si aucune réponse n'est donnée concernant ce pilotage.

Question mixité sociale, les initiatives pour la renforcer “n'ont pas réussi“ à la faire évoluer alors que certains établissements accueillent essentiellement des publics défavorisés et d'autres uniquement favorisés. Aussi “il faut que l'Education nationale voie à son niveau comment elle peut agir pour travailler davantage sur la mixité“, car “tout le monde en parle mais peu de gens la veulent vraiment“.

La réforme d'Affelnet à Paris “va dans le sens de la mixité scolaire“ même si elle entraîne de nombreuses oppositions, il faut être capable de passer outre comme l'a fait le recteur de Paris. De plus, cette question de mixité scolaire et sociale peut se traiter en entraînant la problématique du privé pour le SNPDEN-UNSA qui considère que “ce serait intéressant de travailler sur une logique générale“ même si “le privé sera forcément contre“. Pourtant, “si c'est l'Etat qui paie (le salaire des enseignants, ndlr), il doit être capable d'imposer des règles sur la question de l'accueil du public dans les établissements privés“.

Enfin, concernant l''accueil des élèves Ukrainiens (actuellement 16 000 dans les écoles, voir ToutEduc ici), le secrétaire général du SNPDEN constate qu'ils ne sont pas beaucoup par établissements, que ceux-ci ne sont “pas structurés“ pour y répondre, alors un accompagnement est improvisé. “L'idée, c'est de les socialiser“ alors que parfois “ils ne parlent pas un mot de français“. Bruno Bobkiewicz assure “qu'il y a une mobilisation collective importante“ à différents niveaux (établissements, collectivités,..) pour favoriser cet accueil.

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