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Second degré: le Snes interpelle les partis de gauche sur leur projet

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Orientation le lundi 14 juin 2010.

Où en est-on dans la démocratisation du Second degré? Quels savoirs transmettre, et pour former quel citoyen? Comment gérer la question de la difficulté scolaire? Par quelles politiques nationales ou locales peut-on réduire les inégalités scolaires? Samedi 12 juin, le SNES-FSU organisait une table ronde sur le thème: "La démocratisation du Second degré: Un projet de société", réunissant des représentants des partis de Gauche, Benoit Hamon (PS), Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche), Alain Hayot (PCF), Yann Forestier (Les Verts).


"La crise de confiance du système éducatif s'inscrit dans un contexte économique lourd, avec une réduction de la dépense publique et de la dépense sociale. Pour autant, ce contexte ne peut pas être l'alibi  de certaines politiques éducatives" estime Benoit Hamon, pour qui la question centrale doit être la définition des priorités "une fois remis les moyens suffisants pour se doter d'un contrat d'éducation ambitieux".  Pour le porte-parole du PS, la vraie priorité "n'est pas d'organiser une compétition scolaire équitable, mais de réduire les inégalités de positions sociales. La question de l'échelle des salaires dans l'entreprise doit se poser. Il ne s'agit pas de réduire la question de l'égalité des chances à celle des élèves les plus méritants qu'on devrait permettre d'accéder à l'élite, notamment par les internats d'excellence." L'analyse du destin scolaire des enfants d'ouvriers et de  cadres met en évidence l'idée que les inégalités sociales créent les inégalités scolaires: "La démocratisation scolaire n'a pas empêché les reproductions sociales".
"Nous souhaitons prioriser un certain nombre de politiques: celle de la petite enfance et du primaire, celle de la formation des professeur, celle de l'éducation prioritaire", pose B. Hamon. Sur la question de la formation des enseignants, il propose d'avancer d'un an le concours des enseignants pour consacrer les deux années de master à la formation, "la seconde pourrait être en alternance". Il se déclare favorable à l'augmentation du nombre d'adultes dans l'école, à la revalorisation financière du métier d'enseignant, au principe des 5 journées d'écoles, et au droit à la scolarité à 2 ans. Sur la question du pilotage des établissements, opposé au recrutement des équipes par les chefs d'établissement, il considère en revanche que 'l'idée d'un projet d'établissement, avec une vraie marge de manœuvre, et des moyens mis à disposition est un projet sur lequel nous devons réfléchir". Enfin, Il souhaite la définition d'un "projet éducatif global", pensant les continuités et les ruptures entre les différents niveaux et cycles.


"La politique de contraction du budget alloué à l'éducation n'est pas liée à la dette. Le but du gouvernement en place est d'alléger la contribution de l'état à l'école au profit d'une privatisation des établissements", estime Jean Luc Mélenchon (Front de gauche), opposant à une logique de droite une "logique de la gauche": "reprendre les choses dans le sens d'une planification éducative". J. L Mélenchon propose le rétablissement de la carte scolaire, vue comme un "outil d'égalité et de démocratisation", s'oppose au libre choix des enseignants par le chef d'établissement, "contradictoire avec la vision d'une école égalitaire".  En outre, il fustige un certain "déclinisme", pouvant selon lui expliquer certaines difficultés du système scolaire. "La droite discrédite les systèmes publics les uns après les autres. L'école est tenue pour responsable des inégalités, or elle n'est que le reflet des inégalités de la société." En contrepoint, il se veut optimiste quant aux résultats du système éducatif français, estimant que le "niveau d'éducation est atteint": "Nous fournissons à la société un nombre de diplômés sans égal parmi les membres de l'OCDE."


"Chacune des grandes décisions appliquant, en matière d'éducation, le programme de Sarkozy a été prise dans l'improvisation", estime pour sa part Yann Forestier (Les verts), regrettant des mesures "qui détruisent la confiance avec le milieu enseignant".  Il s'émeut également de ce qu'il perçoit comme "un certain consensus dans la société", l'idée selon laquelle l'école telle qu'elle est, aurait en partie échoué.  "Nous sommes dans une école de découragement, qui fait accepter à chacun sa place sociale".
Yann Forestier se positionne, en outre, pour un enseignement secondaire démocratique "supposant un socle commun clairement défini, et nationalement".


Alain Hayot (du PCF) considère que "les dogmes libéraux sont en faillite, mais réassignés quotidiennement, quitte à établir des contre vérités: La dépense publique serait la cause de tout, le service public aurait fait son temps.. Ces idées facilitent le désengagement de l'Etat sur les familles, les établissements et les collectivités". Il ajoute: "La question des moyens, même centrale, ne doit pas exclure un débat théorique de fond". Il annonce l'ouverture en octobre et novembre "d'un débat citoyen autour des enjeux de l'école". La question de la carte scolaire, "lien entre la politique éducative et la politique urbaine, l'aménagement du territoire et l'école" lui semble centrale. "On ne peut remettre en cause la ségrégation scolaire sans remettre en cause la politique territoriale, ce qui pose la question des collectivités territoriales", estime t-il, tout en regrettant une réforme des collectivités "qui les transforme en relais des politiques d'Etat". La question de la gratuité des livres lui semble notamment l'un des grands enjeux politiques d'une refonte de l'école. "Au PCF, nous sommes favorables à une politique nationale. Quand une région rend des livres gratuits et que d'autres non, c'est inacceptable en termes d'égalité des chances". Fustigeant l'Association des régions de France qui "ne fait pas son travail, qui ne se bat pas contre la réforme des collectivités territoriales", il vise la définition collective d'"un cadre cohérent national".
 

 

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