Innovation pédagogique : tout vient des enseignants (Educatec - Educatice)
Paru dans Scolaire le vendredi 26 novembre 2021.
La 3ème édition du "Carrefour de l'innovation" devrait cette année retrouver les chiffres de fréquentation d'avant la pandémie, soit quelque 1 500 visiteurs, pour beaucoup enseignants, souvent les représentants de collectifs, sur le salon Educatec-Educatice.
ToutEduc : Pourquoi un espace spécifique alors que tous les stands du salon présentent leurs innovations ?
Louis Derrac (pour Resnumerica, prestataire en charge de l'espace) : Il s'agit justement d'un espace qui n'est ni institutionnel ni commercial, donc où chacun peut s'exprimer librement et indépendamment des produits ou des solutions numériques. Vu le nombre de visiteurs, il comble un manque, il permet de parler du fond.
ToutEduc : Comment est-il financé ?
Louis Derrac : Pour partie par le salon, la société Weyou qui considère que les professionnels qui viennent Porte de Versailles ont besoin d'espaces où se retrouver, se parler, échanger, et pour partie par des partenaires comme la MAIF, Short edition, Sqool, @ratice, Promethean... qui ont accepté d'être présents sans pour autant faire de démonstration de leurs matériels ou présenter leurs services, même si Sqool, par exemple, a pu proposer deux animations sur un escape game et sur un atelier d'écriture. On arrive à financer cet espace sans devenir nous-mêmes un espace commercial.
ToutEduc : Quel bilan cette année ?
Louis Derrac : Nous avons accueilli plus de 40 animations sur trois jours, sur trois espaces, avec une soixantaine d'intervenants. Nous avions lancé au mois de mars un appel à participation, en précisant bien qu'il s'agissait d'animations, pas d'exposés ou de retour d'expériences. Nous travaillons aussi avec des collectifs d'enseignants comme EMC partageons, Aide aux profs, Etre prof, Educavox, Eduvoices, future classroom..., qui nous proposent des noms...
ToutEduc : Qu'est-ce qui vous a le plus surpris ?
Louis Derrac : Le succès d'une animation sans conférencier, sur la place des collectifs enseignants au sein de l'institution, et qui a réuni une trentaine de personnes pendant plus d'une heure et demie, personne n'est parti avant la fin, enseignants comme personnels de l'institution, de la DGESCO notamment. Je n'aurais jamais non plus pensé qu'une animation sur l'évaluation attirerait autant de monde.
ToutEduc : Votre programmation vient entièrement des propositions qui vous arrivent ainsi ?
Louis Derrac : Nous avons aussi un rôle de défricheurs, nous avons ainsi initié une animation sur le bien-être des enseignants et des élèves, une dimension qui faisait défaut, et une autre sur les "communs numériques", sur ce qui doit être protégé par des droits d'auteur et ce qui a vocation à être partagé. Nous avons également créé un espace pour illustrer le thème de "l'école dehors", avec branchages et feuilles mortes, un lieu à part dans le salon.