Les compétences s'opposent-elles aux savoirs? (Recherche)
Paru dans Scolaire le lundi 07 juin 2010.
Les "compétences transversales", qui sont de plus en plus souvent évoquées en France comme dans d'autres pays, ne risquent-elles pas de contribuer à un "évanouissement des savoirs"? Le site de l'INRP (VST) se fait l'écho, à ce sujet d'une communication de Marguerite Schneider, chercheuse en didactique des mathématiques à l’Université de Liège (Belgique). Sa critique de de la réforme dite "des compétences" en Communauté française de Wallonie Bruxelles se situe évidemment dans un contexte spécifique, mais elle ajoute que "le concept de compétence dans la littérature pédagogique souffre d’instabilité". Elle redoute un pilotage par l'évaluation et un découpage des apprentissages en "une succession de compétences, indépendantes les unes des autres, par niveaux, par discipline et par types d’enseignement". Elle s'interroge: est-il possible d’aller au-delà des "signes extérieurs de compétences"?
Pour la chercheuse, les compétences transversales "sont mises en avant, au détriment des savoirs plus disciplinaires". Sa critique porte en réalité sur "l’approche constructiviste ou socio-constructiviste qui serait une forme d’illusion", et l'idée que "tout doit venir des élèves a pour conséquence que l’institutionnalisation des savoirs n’est pas mis en œuvre. Or cette institutionnalisation est nécessaire à l’apprentissage."