Orientation et transfert de la médecine scolaire au programme du congrès des Régions de France
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le vendredi 01 octobre 2021.
Élisabeth Borne, ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, a invité, à l'occasion du 17e Congrès de Régions de France, hier jeudi 30 septembre à Montpellier, les Régions (parce qu'elles ont hérité de la compétence orientation) à travailler davantage sur l'image et l'orientation vers les métiers de l'industrie et de l'artisanat. Un travail qui pourrait permettre, selon la ministre qui intervenait sur le débat consacré à la place des Régions pour préparer l'avenir, de répondre aux problèmes de recrutement auxquels ces secteurs font face, alors que l'on "n'a jamais autant embauché depuis 20 ans".
Pour la ministre, il faut aussi casser l'idée qu' “on se forme une fois pour toute", alors que tous les jeunes seront amenés à exercer plusieurs métiers dans leur carrière. Celle-ci a affirmé croire "à fond" en l'apprentissage, et ce notamment parce que "les entrées dans la vie professionnelle sont très difficiles". Le nombre d'apprentis, indique-t-elle, est passé de moins de 300 000 en 2017 à plus de 520 000 en 2020, et ce "malgré la crise". Elle estime qu'il faut davantage prendre en main la formation tout au long de la vie et l'accompagnement à celle-ci.
Pour François Bonneau, président de la Région Centre-Val de Loire, cette problématique ne peut néanmoins être réduite à un problème de conseil ou d'accompagnement, car il s'agit également d'un "problème du produit lui-même". Pour lui, "il faut aussi réfléchir à simplifier les choses et accepter l'idée d'une démarche progressive".
Transfert nécessaire de la médecine scolaire aux Départements
Durant cette journée, les acteurs ont d'ailleurs fait quelques propositions précises pour accélérer cette décentralisation, qui doivent être discutées et "enrichies" à l'occasion d'une rencontre programmée avec l'association Territoires Unis le 6 décembre prochain. Concernant le domaine de l'éducation, Gérard Larcher a appelé au "transfert nécessaire de la médecine scolaire aux Départements" pour la "faire revivre".
Plus largement, Gérard Larcher, président du Sénat, "souhaite un nouveau texte de loi qui s'appuiera sur une révision constitutionnelle. Les Régions ne sont pas des opérateurs de l'État et pour que cesse cette tentation permanente, il faudra plus de libertés, afin que l'État cesse de s'immiscer dans des compétences transférées, dont certaines depuis 40 ans". Cette "grande loi de liberté locale", comme l'a évoquée de son côté François Sauvadet, le président de l'Assemblée des Départements de France, est attendue non seulement des représentants des Régions, mais aussi des autres collectivités et associations de collectivités qui constatent, à l'instar de Renaud Muselier (Région Sud) qu'elles ont témoigné de leurs "capacités très fortes d'adaptation à l'occasion de la crise. À l'inverse, estime-t-il, l'État s'est illustré par une "hyper rigidité" en même temps que s'observait "une formidable verticalité des décisions prises sans concertation".
Jean Castex, qui clôturait le Congrès, a déclaré qu'il était ouvert à "enrichir" le texte de la loi 3DS des propositions des collectivités. A noter que Apostolos Tzitzikostas, président du Comité européen des Régions a déclaré que la démocratie locale était "un pilier de la démocratie européenne", un sujet qui sera au cœur du sommet européen des Villes et Régions, les 3 et 4 mars 2022 à Marseille.
Camille Pons