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Entrepreneuriat : l'éducation populaire et les associations d'entrepreneurs pourraient travailler ensemble (rapport à S. El Haïry)

Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 01 octobre 2021.

Près d'un lycéen professionnel sur deux déclare "vouloir un jour créer ou reprendre une entreprise" (baromètre CIC). Selon le cabinet de conseil KPAM, beaucoup de jeunes expriment "le souhait d’entreprendre au sens le plus large du terme, c’est-à-dire d’être acteurs de leur vie professionnelle et privée, pour leurs proches, pour la société et pour la planète. Ils donnent un sens nouveau, propre à leur génération, à la réussite individuelle qui apparaît, pour eux, souvent éthique et associée à des valeurs collectives." François Pupponi, député et Emmanuel Amon, chef d'entreprise, partent de ce constat pour "conduire une réflexion sur (le) thème de la sensibilisation à l'entrepreneuriat", comme le leur a demandé Sarah El Aïry, la secrétaire d'Etat en charge de la Jeunesse et de l'Engagement. Leur rapport vient d'être publié sur le site du ministère de l'Education nationale.

Un second constat fonde leur démarche: "l’entrepreneuriat étant de l’ordre du faire, de l’agir, il apparaît évident que la sensibilisation et l’éducation à l’entrepreneuriat doivent associer les associations et l’éducation populaire dont les approches pédagogiques sont celles de l’expérience vécue et de la réalisation collective". Mais les deux auteurs sont bien conscients que la conception de l’éducation à l’entrepreneuriat que portent les associations d’entrepreneurs "paraît à première vue peu compatible avec le projet humaniste de l’éducation populaire". Elles ont pourtant, estiment F. Pupponi et E. Amon, "un corpus de valeurs communes avec l’éducation populaire" et "le même objectif de contribuer à l’autonomie et l’émancipation de tous les jeunes". Ils proposent donc que leur alliance se fasse sur un concept commun "d’engagement entrepreneurial", une structure qui fédérerait "les associations d’entrepreneurs et les associations de jeunesse et d’éducation populaire pour faciliter les coopérations et le dialogue avec l’Etat (...). L’enjeu de cette structure serait de disposer de l’adhésion des associations afin d’être leur porte-parole auprès de l’Etat et d’impulser des travaux communs sur la base des orientations publiques."

L'Education nationale a évidemment un rôle à jouer. Les rencontres et échanges entre enseignants et entrepreneurs sont d'ailleurs "en progression réelle et constante ces dernières années (...). Pour autant, les enjeux du monde de l’entreprise restent encore trop souvent absents des connaissances maitrisées par les enseignants, alors même que leurs élèves s’y destinent et y recherchent des réponses de plus en plus tôt. De même, trop peu d’entrepreneurs connaissent les enjeux de l’école aujourd’hui et son fonctionnement, limitant leur capacité à interagir avec elle." Les auteurs proposent donc de "lancer un programme 'Vis ma vie' entre enseignants et dirigeants d’entreprise" pour faciliter les rencontres interpersonnelles entre enseignants et entrepreneurs".

Les associations "sélectionneraient les bénévoles afin d’assurer la qualité des interventions proposées aux enseignants", notamment "à destination des collégiens de la 6e à la 4e". Il faudrait aussi "diversifier les modalités du stage de 3ème (...) : stages collectifs, substitution partielle au stage via des visites de classes en entreprise, stages et rencontres 'virtuelles', jeux sérieux avec des entrepreneurs bénévoles..."

Les deux auteurs s'inquiètent aussi de l'image de la voie professionnelle et proposent d' "informer les jeunes et leurs parents des voies possibles liées aux filières professionnelles dès la 6e" et de "faire savoir que l’enseignement professionnel est aussi celui qui développe des fondamentaux de créativité, de réalisation collective et d’aspects pratiques, et qui permet par la suite de relier les filières professionnelles aux études supérieures". Il faudrait d'ailleurs "créer une filière dédiée à l’entrepreneuriat" dans l’enseignement professionnel", mais aussi faire davantage de place, dans l'enseignement scolaire "à l’expérimentation et à la prise de confiance par l’action (learning by doing)". On pourrait lui donner une reconnaissance académique via "un Passeport de compétences" qui "s’appuierait sur le principe des 'open badges' déjà utilisé à l’échelon européen pour valoriser les expériences de étudiants." Il faudrait encore créer, pour permettre aux jeunes d'entreprendre, "une bourse d’amorçage de projets accessible aux jeunes porteurs de projets".

Le rapport ici

 

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