Europe : Plus de diplômés, malgré un faible niveau de compétences à 15 ans (DEPP)
Paru dans Scolaire le mardi 25 mai 2021.
“En 2019, 100% des enfants ayant entre 3 ans et l’âge du début de l’instruction élémentaire obligatoire participent à l’enseignement formel en France“, des résultats qui, explique la DEPP dans sa dernière note consacrée aux nouveaux objectifs en éducation et formation pour 2030, “dépassent les cibles communes relatives à la participation à l’éducation et à la formation ainsi qu’aux niveaux de qualification“ fixés par l'Union Européenne.
En effet, “la France et l’Irlande sont les seules à avoir un taux de participation de 100%“, précise le service statistique de l'Education nationale, alors qu'en moyenne 93,3% des enfants ayant entre 3 ans et l’âge du début de l’instruction élémentaire obligatoire participent à l’enseignement formel dans les 27 pays membres de l’Union européenne, et que l'objectif est fixé à 96% pour 2030.
Un chiffre de 100% qui contraste avec le taux de scolarisation des enfants à 3 ans de 97% annoncé sur le site du ministère, un taux qui “cache(rait) néanmoins des modalités de scolarisation disparates entre les territoires et les milieux sociaux“. Si Jean-Michel Blanquer évoquait en 2019 lors des débats de la loi “pour une école de la confiance“ que l'instruction obligatoire à partir de l'âge 3 ans aurait un impact sur 26000 élèves environ, ceux-ci semblent avoir disparu de la comptabilité dans cette note.
Deuxième élément à retenir de cette note, dans les 27 États membres, en moyenne 22,5% des élèves âgés de 15 ans ne parviennent pas au seuil des compétences minimales dans le domaine “compréhension de l’écrit“ (évaluation PISA 2018), une situation similaire en cultures mathématique (22,9%) et culture scientifique (22,3%), alors que l’UE “souhaiterait que chacune de ces proportions soit inférieure à 15 %“.
Celle-ci relève 21% d’élèves faiblement compétents dans chacun des trois domaines évalués en France, une situation qu'elle décrit “similaire à celle des 27 pays de l’Union en moyenne, bien que légèrement meilleure“.
Pourtant, en 2019 le taux de réussite au bac en France est de 88,1%, et de 95,7% en 2020 (dans le contexte particulier de pandémie), ce qui signifierait de nets progrès dans plusieurs domaines de compétences entre 15 et 18 ans dont la note de la DEPP ne fait pas état. En outre, la note cite un autre indicateur : la part des personnes âgées de 20 à 24 ans diplômées au moins du second cycle de l’enseignement secondaire. Là encore, l’évolution de la situation entre 2010 et 2020 dans l’Union européenne se veut “globalement positive“, et la France “concourt à cette tendance générale favorable“, dans la mesure où son "stock" de diplômés a évolué de 83% en 2010 vers 89,7% en 2020“.
A noter l’enquête Icils, menée en 2018 par l’association IEA auprès des élèves de quatrième sur 6 pays (des résultats à relativiser, prévient la note) qui constate, en France une moyenne de 43,5% d'élèves faiblement compétents en littératie numérique, une proportion que l'UE aimerait voir à 15% et qui est à 16,2% au Danemark et 50,6% au Luxembourg.
Enfin, selon l’enquête Talis de l’OCDE qui, elle, repère les “besoins en compétences liées aux technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement (TICE) chez les enseignants du premier cycle du secondaire“, en France 22,9% des enseignants déclarent un besoin de formation important à l’utilisation des TICE, alors que seulement 28,7% d’enseignants se disent prêts à les utiliser.
La note de la DEPP ici