Elèves handicapés ou en difficulté d'adaptation: Polémique sur leur intégration dans les classes ordinaires au Québec.
Paru dans Scolaire le mardi 18 mai 2010.
Au Québec, le nombre d'élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage (EHDAA) a augmenté de 7% en 2008-2009, par rapport à 2007-2008, passant de 149 919 à 161 109 élèves. Depuis 2001-2002, Il est en hausse de 37%. L'interprétation de cette hausse fulgurante divise la communauté éducative québecoise.
Au ministère de l'Éducation, rapporte le quotidien en ligne Cyberpresse, on explique cette hausse par un meilleur dépistage. "L'état des connaissances à l'égard des difficultés d'adaptation ou d'apprentissage fait en sorte que l'on dépiste plus rapidement les élèves à risques et susceptibles de développer des difficultés". La définition de "difficulté d'apprentissage" serait aussi plus large qu'auparavant. Les chiffres concernent les enfants qui ont un handicap physique ou intellectuel, mais aussi ceux qui présentent des troubles graves de comportement, des difficultés langagières ou des troubles envahissants du développement (comme l'autisme ou le syndrome d'Asperger). Ils prennent aussi en compte les élèves en difficultés d'apprentissage (dyslexie ou dysorthographie), en déficit d'attention, et ceux qui accusent un retard scolaire.
Pour Égide Royer, professeur à l'Université Laval spécialisé en adaptation scolaire,cité par Cyberpresse, l'interdiction du redoublement au tournant des années 2000 pourrait expliquer pourquoi "on a tant de jeunes en difficulté au secondaire". Certains enseignants, comme Camil Sanfaçon, auteur de plusieurs ouvrages sur les élèves en difficulté, s'interrogent quant à eux, souligne le média, sur la fiabilité de ces statistiques, soulignant qu'elles sont produites à des fins administratives. Un financement supplémentaire est accordé aux commissions scolaires en fonction du nombre d'élèves classés EHDAA qu'elles accueillent.
Au Québec, depuis plusieurs années, la question de l'intégration de ces enfants dans les classes ordianaires se pose vivement. Les enseignants dénoncent l'augmentation de ces élèves dans les classes ordinaires. Les syndicats d'enseignants, en négociation avec le Ministère, souhaitent limiter leur nombre à 10%.