Oral du "bac français" : un collectif d'enseignants s'adresse au Premier ministre et dénonce "l'incompétence" de J-M Blanquer
Paru dans Scolaire le mercredi 20 mai 2020.
Un collectif de professeurs de lettres, "Lettres vives", adresse une lettre ouverte au Premier ministre et lui demande d’annuler lui-même, "sans plus tarder", l’oral de l'épreuve anticipée de français puisque le ministre de l’Éducation semble incapable de "d’annoncer l’inéluctable, à savoir l’annulation de l’épreuve". Les enseignant.e.s disent être "en pleine sidération face à une situation ubuesque". Ils font état d'une pétition qui a recueilli 80 000 signatures et d'une demande unanime. Ils imaginent cet oral comme "une scène à la Ionesco" et sont "oppressé·es par un sentiment d’absurde et d’arbitraire".
Ils considèrent que le maintien de cette épreuve "n’est qu’une invitation au bachotage" et ajoutent qu'ils n'en peuvent plus "de tenter d’atteindre des objectifs intenables". Ils évoquent les difficultés qu'ils ont "pour joindre chacun·e de (leurs) élèves" et "l'état psychologique" de ceux-ci qui, "outre les angoisses du confinement et celles d’une telle épreuve, ont déjà été plus qu’éprouvé·es cette année par la réforme et les épisodes chaotiques des E3C".
Ils dénoncent les propos du ministre sur "la gratitude du souvenir de la lecture de Phèdre, comme si ce n’était pas (leur) travail de chaque instant de susciter la rencontre entre les élèves et les textes" et pour eux, il est clair que "tant d’incohérences, sources d’angoisses pour (eux) mais surtout pour (leurs) élèves, c’est de l’incompétence".
Le collectif Lettres Vives (pour un autre enseignement du français) a reçu le soutien de plusieurs personnalités (Dominique Bucheton, Laurence de Cock, Philippe Meirieu, Rachid Zerrouki), de l'AFEF, du collectif Aggiornamento Histoire-Géo, de Questions de Classe(s), de la CNT - CFE, de plusieurs sections départementales de SUD éducation...
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