Chronique ordinaire des jours extraordinaires - 12 mai
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 12 mai 2020.
C’est n’importe quoi cette rentrée, j’en suis convaincu, je ne le dis par une opposition par principe mais par conviction.
Je m’appelle Marc, responsable de la cantine de la petite école communale d’une petite commune rurale dans le Gard.
Aujourd’hui, après questionnaire préalable aux parents, 8 élèves, de CM1 pour l’instant, sur 20 élèves en temps normal sont présents, 6 déjeuneront à la cantine.
Je passe mon temps à désinfecter, la cuisine, puis la salle des repas que j’ai aménagée avec espacement de 2 mètres par table et 2 élèves par table placés en quinconce pour ne pas les mettre en vis-à-vis !
J’ai pu préparer mes spaghettis «bolo» et l’assiette de fraises bio mais ma préoccupation essentielle, ce n’est plus que le sanitaire, je passe mon temps à désinfecter. Le maître, qui a sa classe en ce moment, a lui aussi d’autres préoccupations car il sait qu’il va doit faire après, une autre classe à distance… avec les absents plus nombreux.
On a nos masques, ce qui en passant me fait moins communiquer avec mon adjointe, certes, mais pas de prévention ni pour nous ni non plus pour l’enseignant ou les élèves alors qu’on sait qu’ils peuvent être porteurs. Heureusement moi après je remonte dans ma montagne et ses 80 habitants dans des maisons isolées… je ne vois pas de sens à tout cela, à cette rentrée. Plus une garderie qu’une école, et s’il y a une logique c’est seulement le retour des parents au boulot. Aucune vraie explication n’est donnée, on sait que le 25, après le pont de trois jours, c’est le retour des plus petits mais qui ? pour quoi ? combien ? on ne sait pas encore. Y a de quoi s’interroger : alors pourquoi tous ces risques ?