"Les 15-25 ans & les Youtubers de sciences" (Lecture Jeunesse)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le vendredi 31 janvier 2020.
Mots clés : Youtubers, lecture,
Qui sont-ils ? Quels YouTubers suivent-ils et quels sujets plébiscitent-ils ? Ces pratiques pallient-elles un manque de ressources ou viennent-elles les compléter ? Pourquoi visionnent-ils ces vidéos et à quoi leur servent-elles ? À quel moment et sur quels supports sont-elles regardées ? Ont-elles des conséquences sur leurs pratiques culturelles ? Ces questions trouvent réponse dans l’enquête "Les 15-25 ans & les Youtubers de sciences", dont l’association "Lecture Jeunesse" vient de publier le premier volet. Destinée aux professionnels et bénévoles accompagnant des adolescents, cette étude sociologique, conduite par l'IPSOS pour L’Observatoire de la lecture des adolescents, permet d’apporter des éléments de compréhension et d’analyse des pratiques des 15-25 ans sur ces chaînes. L’enquête ne porte pas sur la qualité des contenus, qu’elle ne prend pas en compte. Elle s’intéresse principalement aux pratiques d’utilisation.
L’étude a été conduite sur 1000 jeunes de 15 à 25 ans, interrogés en ligne, garçons et filles, étudiants et jeunes actifs, à part égale de CSP, pour moitié ruraux et franciliens. YouTube apparait comme le réseau social le plus consulté par ces jeunes, devant Instagram et Facebook : près de 9 jeunes sur 10 s’y rendent au moins une fois par semaine, et les trois-quarts d’entre eux y vont tous les jours ou presque. Leur première motivation est la détente, mais en troisième position se place le souhait "d’approfondir un sujet qui les intéresse", et en cinquième, "améliorer sa culture générale"
Evoquées sans précision particulière, les sciences ne semblent intéresser que deux jeunes sur dix, surtout les garçons, elles sont devancées par la musique, le cinéma et les nouvelles technologies et elles arrivent en quatrième position des consultations sur YouTube. Le podium des thématiques scientifiques consultées sur YouTube, en ordre décroissant est, le corps humain et la santé, la high-tech, et l’astronomie. Viennent ensuite l’écologie et l’histoire des inventions. Ils visualisent surtout des formats courts (moins de dix minutes), le plus souvent sur smartphone pour les plus jeunes, sur ordinateur pour les jeunes actifs. A l’inverse des vidéos généralistes, les motifs de consultation de vidéos scientifiques portent plus sur l’apprentissage que sur la détente. Fiabilité et transparence arrivent en tête des critères de légitimité d’un vidéaste Youtuber scientifique. Et si les contenus sont jugés moins fiables que leurs équivalents cours, livres ou expositions, ils sont jugés par les jeunes plus fiables que ceux des média traditionnels radio et télévision. Et ils s’accordent à confier que grâce à ce support, "ils comprennent mieux, retiennent mieux, et améliorent leurs résultats scolaires !"
Le second volet de l’étude portera sur une étude qualitative des vidéastes scientifiques producteurs d’images. Elle sera disponible en juin 2020.
Lien sur www.lecturejeunesse.org
Jacqueline Pelletier