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Des pistes pour gérer autrement la violence à l’école (Etats généraux).

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Justice le jeudi 08 avril 2010.

Les Etats généraux de la sécurité à l’école ont livré ce jeudi 8 avril, les conclusions des ateliers thématiques sur la violence en milieu scolaire. En voici un résumé.

Une formation accrue des enseignants. L’atelier "L’élève: auteur, victime de la violence" a mis en avant la nécessité de mieux former les enseignants aux conduites à risques et à la connaissance des facteurs prédictifs des comportement agressifs. Il faut aussi distinguer ce qui, chez l’élève violent, relève du comportement transgressif et du psycho-pathologique, et renforcer le travail en équipes pluri-professionnelles (médecins, enseignants et infirmières) . 

L’atelier "La formation à la prévention de la violence", a insisté sur la nécessité d’inclure, dans une formation continue rendue obligatoire pour les enseignants, un module sur la prévention de la violence. L’instauration d‘une formation à la déconstruction des préjugés, à destination des équipes enseignantes, a paru indiquée à l’atelier portant sur "La prévention des discriminations".

L’atelier "L’établissement face à la violence, les conditions de la mobilisation" a suggéré d’autoriser les établissements très difficiles à prendre des mesures dérogatoires pour constituer leurs équipes pédagogiques. L’atelier a également estimé adéquat la mise à disposition de moyens supplémentaires pour maintenir en place les équipes qui tournent bien (gratifications financières, mais aussi décharges, temps sabbatique etc.)

Une implication renforcée des élèves dans la vie des établissements. L’atelier portant sur "La prévention des discriminations" a souligné, en préalable, les difficultés de définition et de catégorisation des victimes de discriminations en milieu scolaire. En alternative au terme de victime, la notion d'"individus désavantagés" a semblé faire consensus. L’application de pratiques pédagogiques "qui incluent tous les élèves dans les apprentissages" a été expressément recommandée en prévention des violences, les élèves violents étant majoritairement ceux qui ont décrochés. Le mot discrimination devrait être inscrit dans le règlement intérieur. L’aménagement d’espaces et de moments de débat entre élèves a semblé judicieux.

L’implication renforcée des élèves dans l’élaboration de la vie collective a constitué également l’un des thèmes forts des conclusions remises par Patrick Robo, animateur de l’atelier "L’enseignant, la classe et l’autorité". "Il semble important que les élèves puissent réfléchir et participer à la rédaction du règlement de la classe, sur ce qui pourrait être des sanctions", a déclaré le formateur.  Georges Fotinos, qui animait l’atelier "Les règles du vivre-ensemble", a précisé que la réussite scolaire était liée au climat d’établissement. Il a invité "à remplacer le règlement intérieur par une charte de vie", ainsi qu’à repenser les sanctions plus positivement, "en évitant les exclusions définitives".  Un peu plus de 17 000 élèves ont été exclus définitivement de leur établissement en 2008-2009, plus de 350 000 jeunes l'ont été temporairement, selon une étude de Georges Fotinos sur la qualité de vie dans les lycées et collèges, révélée par Le monde du 6 avril.

Une collaboration approfondie entre les acteurs sociaux, éducatifs et pénaux. L’atelier "L’établissement face à la violence, les conditions de la mobilisation" a suggéré de former les enseignants à collaborer avec  les travailleurs sociaux. L’atelier "La violence et la prévention situationnelle" a recommandé le renforcement des liens entre les établissements et les acteurs de la chaîne pénale. "Il faut que chacun fasse savoir ce qu’il sait", a déclaré Jean-Pierre Bellier (IGEN).  Il a proposé en ce sens de créer un système de "partage d’information" sur l’ensemble de la chaîne pénale".

Pour Benjamin Moignard, sociologue, animateur de l’atelier "Quels partenariats locaux contre la violence?", il faudrait initier une culture du partenariat entre l’école et les acteurs sociaux, en formant notamment les équipes enseignantes à animer des projets. "Les partenariats locaux ne doivent pas être un moyen de sous-traiter à l’extérieur les problèmes rencontrés à l’école, mais bien le point de départ d’une co-construction", a-t-il précisé. 

Le développement d’une culture judiciaire dans les établissements. Monique Sassier-Robert (IGAENR, médiatrice de l'Education nationale), de l’atelier "La judiciarisation et les droits de la victime" a défendu, pour sa part, la création d’une culture de la justice au sein de l’éducation nationale, ainsi que la mise en place d’un "référent justice" dans chaque établissement. Elle a également recommandé l’accompagnement systématique des victimes, juridiquement, psychologiquement et professionnellement, "pour éviter la solitude de la victime".

De manière unanime, les ateliers ont dit la nécessité de mettre en place des instruments pour  évaluer les pratiques et dispositifs, en vue de la mutualisation des expériences positives. Ils ont  encouragé également la multiplication et le renforcement des travaux de recherche sur ces questions.

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