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Hors contrat : "Nous allons très, très bien" (les Ecoles de Tersac)

Paru dans Scolaire le mardi 16 avril 2019.

ToutEduc a rendu compte, l'an dernier, dans le cadre d'une série de dépêches sur les différents visages du "hors contrat", du rachat par Diderot-éducation du château de Tersac (Lot-et-Garonne), un internat privé où les frais de scolarité sont de 20 000€/an (hors options), du château de Troissy et de trois autres châteaux. Le groupe voulait se diversifier "dans le secondaire et les internats de prestige" (voir ToutEduc ici). S'y ajoute un établissement en Suisse, à Gruyères. Nos confrères de Sud-Ouest ayant fait état de difficultés à Tersac, nous avons interrogé Aldrick Allal, responsable du groupe qui s'est surtout développé jusqu'à présent dans l'enseignement supérieur.

Aldrick Allal : Nous allons très, très bien, même si nous avons effectivement connu quelques difficultés à Tersac ; classiques lors d’une reprise. Les bâtiments étaient en mauvais état, et nous avons dû engager 3,5 M€ de travaux qui devaient être réalisés rapidement pour rouvrir à la prochaine rentrée. Pour tenir les délais, j'ai fait appel à une entreprise créée par un bulgare, et j'ai été accusé de recel de main-d'oeuvre étrangère. D'autre part, je n'ai conservé qu’une partie du personnel enseignant. J'ai dû à la rentrée m’énerver pour sortir de l’école un ancien surveillant défavorablement connu pour son comportement inapproprié venu faire un scandale, ce qui m'a valu une nouvelle accusation pour "menaces de mort" et une longue explication avec la maréchaussée en décembre. Je pense que ces deux affaires vont se solder favorablement, mais il vrai que ces soucis m'ont amené à reporter d'un an les travaux prévu au château de Lioux (Vaucluse).

ToutEduc : Pourquoi tenez-vous à rester hors-contrat ?

Aldrick Allal : Je ne veux pas me voir imposer des enseignants. J'en connais d'excellents qui n'ont pas passé les concours, notamment des docteurs ou des spécialistes du coaching. Les élèves suivent les programmes officiels, les horaires en termes de nombre d'heures, mais ils sont par petits groupes, 15 ou 16 au maximum avec des pédagogies actives, port d'un uniforme et Marseillaise une fois par semaine. Chaque établissement développe son projet spécifique.

ToutEduc : Pouvez-vous détailler ces projets ?

Aldrick Allal : J'ai repris "La Gruyère" en Suisse cet été, tout le personnel avait été licencié, ainsi que tous les élèves. Nous sommes donc repartis à zéro cette année, avec pour spécificité les sports à sensations, parapente et montgolfière. A Troissy, les bâtiments qui avaient été repris par Excellencia sont en bon état, mais nous créons un univers "cinéma et théâtre", les élèves vont travailler avec des comédiens. Dans la Sarthe, le projet est fondé sur l'équitation et le polo. Nous construisons des écuries, 50 boxes, et un manège. L'investissement est de 2 M€, et les bâtiments devraient être livrés au printemps, mais nous avons déjà quelques chevaux, une carrière, et de quoi accueillir nos premiers élèves à la rentrée. Mais c'est le site de Longroy en Normandie qui fait le plus parler de lui, avec un projet "jeux vidéos » autrement appelé « eSport ». Les élèves ont près de 5h de cours le matin et, sous réserve qu'ils aient bien travaillé, ils ont 6h de "gaming" l'après-midi. C’est donnant-donnant.

ToutEduc : Quelles sont les vertus du jeux ?

Aldrick Allal : C'est la créativité dans un univers de compétition, de performances. Cela n'existe pas en France, ni même, à ma connaissance, en Europe. Il faut aller aux USA ou en Asie pour trouver cette combinaison du ludique et du pédagogique. Le eSport est d'ailleurs très exigeant, il faut des coaches spécialisés, prévoir des séances de massages, travailler les réflexes... Nous nous adressons à une clientèle particulière, des familles en difficulté avec des enfants qui préfèrent le jeu au scolaire, et nous voulons les réconcilier.

ToutEduc : Quels sont vos objectifs ?

Aldrick Allal : A cette rentrée, dans nos 2 nouvelles écoles, nous aurons entre 15 et 30 élèves, ce qui n'est pas mal pour un démarrage. Sauf à La Gruyère, où le bâtiment ne peut pas accueillir plus de 80 élèves, nous comptons qu'il en faut une centaine pour équilibre les comptes, soit un chiffre d'affaires par école de quelque 2M€, et nous pensons en avoir, à terme, plus de 200 dans les autres écoles. Mais ce qui me fait courir, ce n'est pas l'argent, c'est la pédagogie. Quand j'avais 22 ans, j'ai formé aux Etats-Unis des professeurs de français langue étrangère, et depuis, c'est une passion.

Les sites des écoles ici, ici, ici, ici

Propos recueillis par P. Bouchard et relus par Aldrick Allal, président et fondateur de Diderot éducation

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