Quel avenir pour la relation Ecole-Entreprise ? Le point de vue de J. Gervais
Paru dans Scolaire le jeudi 17 janvier 2019.
Alors que la suppression du Conseil national éducation économie est évoquée dans l'étude d'impact du projet de loi "pour une école de la confiance" (ici et ici) mais que sa recréation au terme de son mandat qui arrivait à échéance l'an dernier a permis sa prolongation avant une nouvelle formule, Jérôme Gervais, directeur des programmes de la Fondation Entreprendre estime que le CNEE où il siège a toute son utilité. Il a permis, dit-il à ToutEduc, de faire avancer les relations école-entreprises et de faire avancer "de nombreux dossiers importants, tels que le Parcours Avenir et les Campus des Métiers et des qualifications".
La force du CNEE, ajoute-t-il, repose aussi sur la diversité de ses membres : chefs d'entreprise, représentants des salariés, des employeurs et des enseignants, universitaires, chercheurs, et personnalités qualifiées issues notamment du monde de l'économie sociale et solidaire. Certains ministres actuels ont été membres de cette institution.
Pour autant, Jérôme Gervais souligne des difficultés : "La DP3 n’existe plus. Le format du Parcours-Avenir, qui n’a pas d’heures dédiées, est très difficile à organiser. Les EPI s’appuient sur un projet d’établissement et l’implication des enseignants. Il serait bien d’aller plus loin que la simple sensibilisation au monde professionnel. Différentes expériences dans le monde de l’entreprise serviraient davantage aux jeunes pour leur permettre de faire des choix éclairés. Aussi, le lien Education-Economie doit-il se renforcer pour ouvrir un horizon social et professionnel aux jeunes."
Jérôme Gervais ajoute que "la formation des enseignants existe mais doit s’accélérer. Ils ont à leur disposition des possibilités dans leur PAF (plan académique de formation pour la formation continue, ndlr) ou accès à des formations en ligne." Ils peuvent également faire appel au CERPEP.
Pour mémoire, le CERPEP est l’outil de formation "Ecole-Entreprise" pour l’ensemble des personnels de l’Education. Il existe depuis 1956. Il était dédié à l’époque aux enseignants de la voie technique. Ces dernières années, comme le signale Véronique Blanc, directrice opérationnelle du CERPEP, "tous les enseignants, les cadres de l’Education nationale et les ESPE ont désormais accès au catalogue des formations créées en lien étroit avec le tissu économique national et régional. Ils ont à leur disposition 5 000 possibilités de stages dans des organisations de toutes tailles aussi bien industrielles qu’actives dans l’Economie sociale et solidaire. En plus des stages, nous offrons des formations qui prennent en compte les thématiques du moment : orientation, entrepreneuriat, numérique, science et technologie et immersive learning. Le CERPEP, en tant qu’ingénieur pédagogique, est un agent intermédiaire et facilitateur entre l’éducation et l’économie." (voir ici)
Jérôme Gervais signale également que les enseignants peuvent faire appel aux acteurs de l’entrepreneuriat. "En 2018, Entreprendre pour Apprendre a touché 35 000 jeunes et l'association 100 000 entrepreneurs (ici) a pu faire passer le message entrepreneurial auprès de 65 000 jeunes. Sur le terrain, les acteurs continuent à agir."
Le site du CNEE ici
Hélène Cénat