Les territoires évoluent, l'Education nationale doit évoluer (J-M. Blanquer)
Paru dans Scolaire le mercredi 03 octobre 2018.
Les territoires évoluent en termes de démographie, d'habitat, de société, de technologie et l'Education nationale doit évoluer de même, estime Jean-Michel Blanquer. Le ministre de l'Education nationale ouvrait, ce 3 octobre, un séminaire titré "Politiques éducatives et territoires" et confiait à Ariane Azéma, IGAENR, et Pierre Mathiot, universitaire, une mission "portant sur la territorialisation des politiques éducatives, sur les politiques dédiées à l’éducation prioritaire, ainsi qu’au monde rural dans toute sa diversité".
A cette occasion, Jean-Michel Blanquer a repris certains des propos tenus hier devant les députés de la commission des affaires culturelles et de l'éducation (voir ToutEduc ici) sur l'éducation prioritaire, déplorant une certaine "rigidité territoriale" qui explique qu'il soit "très difficile" pour un établissement d'entrer dans le dispositif éducation prioritaire, mais aussi très difficile d'en sortir. Pourra-t-on éliminer les "effets de seuil" ? Il appartiendra à la mission Azéma - Mathiot de le dire, puisqu'il s'agit, selon les termes de leur lettre de mission, "d'affiner la prise en compte des caractéristiques singulières de certains territoires". Pierre Mathiot en donne un exemple avec l'attractivité des établissements REP+ du sud de Lille, qui sont accessibles par le métro, et au contraire, la difficulté d'attirer des enseignants expérimentés dans d'autres établissements REP+ à Roubaix ou dans des zones isolées.
Au service de l'école du socle
La lettre de mission évoque les "deux opportunités fortes" qui s'ouvrent pour aborder ces enjeux, "la réorganisation des services déconcentrés (de l'Education nationale) à l'horizon 2020 et la possibilité d'impulser une nouvelle dynamique pour l'organisation du réseau d'écoles et de collèges au service de l'école du socle". La mission devra d'ailleurs définir "une grille de lecture territoriale adaptée aux problématiques de l'éducation" permettant de "mieux identifier les espaces en risques éducatifs", afin "d'améliorer le pilotage du système éducatif dans ces différents territoires", qu'ils relèvent de l'éducation prioritaire ou de la ruralité.
Le ministre insiste également sur "la dimension interministérielle des politiques éducatives (qui) est de plus en plus prégnante" et demande aux deux missionnés de prendre l'attache du CGET (Commissariat général à l'égalité des territoires) "et le cas échéant d'autres ministères" ainsi que des associations d'élus. Jean-Michel Blanquer souhaiterait disposer de leurs propositions et recommandations à "la fin du premier trimestre 2019".