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Handicap : la communication de l'Éducation nationale dénoncée par le SE-UNSA

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 11 septembre 2018.

"Pour une 'École de la République pleinement inclusive' : plan d'actions ou plan com ?" C'est ainsi que le SE-UNSA titre le communiqué dans lequel il réagit, hier 10 septembre, aux annonces faites quelques jours auparavant par le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, et la secrétaire d'État auprès du Premier ministre chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, concernant l'inclusion des élèves en situation de handicap. Des créations de postes d'AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap), qui sont principalement le résultat d'une transformation de contrats aidés auparavant dédiés à l'administratif, jusqu'à l'expérimentation, lancée dès cette rentrée, de pôles inclusifs d'accompagnement dont le concept lui apparaît "flou", le syndicat offre un autre éclairage sur ces différentes annonces. Celles-ci font notamment suite à la présentation du plan d'action pour une "École de la République pleinement inclusive" faite le 18 juillet dernier par le ministre et la secrétaire d'État (lire ici).

Lassé par l'annonce d'énièmes plans, chantiers, colloques, expérimentations... alors que "les bibliothèques ministérielles fourmillent de rapports sur le sujet", le syndicat entend dénoncer, peu de temps avant le lancement de la concertation "ensemble pour l'école inclusive" annoncée également le 18 juillet, l'absence de "mesures concrètes construites sincèrement avec l'ensemble des acteurs" et des "choses" qui "n'avancent [pas] véritablement".

Une "apparente augmentation" des AESH

À cette rentrée, 341 500 élèves en situation de handicap sont scolarisés dans les écoles et établissements relevant du ministère de l'Éducation nationale, soit 20 000 de plus que l'an dernier, avec 3 584 emplois supplémentaires d'accompagnants (en équivalent temps plein) annoncent en effet les représentants du gouvernement. Et, "pour la première fois depuis dix ans", ceux qui ont le statut d'AESH dépasseront le nombre d'emplois aidés (43 041 en équivalent temps plein contre 29 000 emplois aidés). "Apparente augmentation", répond le syndicat, puisque celle-ci "n'est que le résultat d'un vase communicant qui a vu se vider le nombre d'emplois aidés notamment dédiés à l'aide administrative".

Autre sujet dissonant : si la communication ministérielle évoque, en privilégiant le statut d'AESH aux emplois aidés dans ce domaine, "la volonté d'offrir des emplois plus robustes et pérennes aux accompagnants, pour mieux accueillir les élèves", le syndicat oppose à cet effort de "saut qualitatif" qu'affirme vouloir faire le gouvernement les constats faits dans le dernier rapport de l'inspection générale. Rapport, détaille le SE-UNSA, qui "pointe des dysfonctionnements" comme "le flux élevé de prescriptions des MDPH (+13 % par an), les faibles revenus et les CDD successifs des AESH qui rendent le métier peu attractif, le turn-over des accompagnants, les difficultés de recrutement et de remplacement, l'hétérogénéité selon les départements…"

Pôles inclusifs d'accompagnement localisés : un concept "flou", selon le syndicat

Le SE-UNSA dénonce par ailleurs "un concept flou" concernant l'expérimentation de pôles inclusifs d'accompagnement localisés (PIAL) dès cette rentrée dans chaque académie afin "d'améliorer l'accompagnement des élèves en situation de handicap dans un projet collectif". Si les objectifs ont été énoncés - éévaluation des besoins, diversité de l'offre de formation, différenciation pédagogique, organisation des moyens d'accompagnement au niveau des établissements ou des circonscriptions..." -, le syndicat déplore en effet qu' "aucune précision n'ait été apportée depuis pour en comprendre la place et le rôle".

Le ministre a par ailleurs annoncé la mise à disposition cette année pour les enseignants de ressources pédagogiques accessibles depuis une plateforme en ligne et la possibilité d'un accompagnement humain grâce à la création de postes de "professeurs ressources" dans chaque académie.

Rappelons que le même type de communication ministérielle concernant l'augmentation du nombre d'AESH, faite l'an passé à la même époque, avait fait l'objet de critiques similaires, notamment de la part de la FSU (lire ici). Notons enfin, à la lecture du communiqué ministériel, que le démarrage de la concertation auprès du Conseil national consultatif des personnes handicapées, des parents d'enfants en situation de handicap, des organisations syndicales et des accompagnants pour rénover le dispositif d'accompagnement des élèves à partir de la rentrée 2019, est repoussé "dans les semaines qui viennent" alors qu'il était annoncé initialement pour le 10 septembre.

Camille Pons

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