Conseil supérieur des programmes : trois de ses membres demandent à la présidente d'éviter les polémiques
Paru dans Scolaire le mercredi 04 juillet 2018.
Guillaume Duval (rédacteur en chef d'Alternatives économiques), Marie-Aleth Grard (ATD Quart-Monde), Denis Paget (ancien co-secrétaire général du SNES-FSU) ont "pris connaissance avec surprise de l’interview accordée à l’hebdomadaire Le Point par Souad Ayada", la présidente du Conseil supérieur des programmes dont ils sont membres. Celle-ci y a fait une présentation que dans une déclaration commune, ils jugent "erronée" des programmes rédigés par le CSP en 2015.
Ils rappellent que ces programmes "prévoyaient déjà le même nombre de lectures obligatoires d’œuvres complètes à réaliser avec les élèves que celui qui vient d’être adopté". Ils ne prévoyaient pas "de permettre aux enseignants de négocier la grammaire avec les élèves". Il est de même faux de dire que le COD (complément d’objet direct) y était remplacé par "le prédicat". Ces programmes "incitaient déjà les enseignants à réaliser toutes sortes de dictées". Ils dénoncent encore l'attitude de la présidente qui, à propos d’enseignement moral et civique "en retient surtout la demande de faire apprendre pendant trois ans aux enfants le premier couplet de la Marseillaise" ce qui "traduit une profonde incompréhension de ce que peut et doit être la formation civique et morale de nos enfants" et "l’indigence de ce nouveau projet de programme".
Au-delà de ces remarques au vocabulaire manifestement choisi mais fort, les auteurs ne comprennent pas "cette volonté de créer des camps retranchés artificiels sur ces questions de programmes" alors que l'Education nationale "aurait besoin de stabilité et de continuité" et ils appellent les membres du CSP "à dégager les consensus les plus larges possibles".