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Petite enfance : son accueil en attente des annonces politiques (lutte contre la pauvreté, écoles maternelles)

Paru dans Petite enfance, Scolaire le mardi 23 janvier 2018.

Le plan "de prévention et de lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes" et les assises de l'école maternelle vont peser la définition de la COG (convention d'objectifs et de gestion) et sur le budget de la CNAF (la caisse nationale d'allocations familiales), et donc sur les objectifs en termes d'accueil de la petite enfance, dont l'observatoire présentait, ce 23 janvier, les "données statistiques". Il apparaît que, même si les relation de causes à effets sont complexes, elles sont très sensibles aux politiques. Pierre-Christophe Baguet, le maire de Boulogne-Billancourt, ville dont l'un des deux relais d'assistantes maternelles accueillait la conférence de presse, en donnait d'emblée 3 exemples. La "PSU" ou "prestation de service unique" a amené plus de souplesse pour l'utilisation par les familles des crèches, ce qui est très bien, mais du coup, les parents ne préviennent souvent qu'au dernier moment d'un changement d'horaire, trop tard pour proposer le berceau à un autre enfant, et le taux d'occupation est en baisse. La Cour régionale des comptes a interdit la mise à disposition d'un appartement de fonction pour les directrices de crèche ... qu'il devient très difficile de recruter dans une ville où les loyers sont élevés. Quant aux "aller-retours" sur les rythmes scolaires, ils ont des effets "catastrophiques" et un impact sur les politiques petite enfance.

Autre donnée sensible, le nombre des bénéficiaires du "complément de libre choix d'activité", lorsque l'un des deux parents diminue ou cesse son activité professionnelle pour s'occuper de son enfant. La Prépare (prestation partagée d'éducation de l'enfant) a remplacé le CLCA (complément de libre choix d’activité), mais pour le deuxième enfant, le bénéfice est perdu si ce deuxième parent (le père en général) ne prend pas le relais du premier (la mère en général) au bout de deux ans. La chute du nombre des bénéficiaires au bout de 24 mois est très nette.

Des évolutions démographiques incertaines

Quant à la démographie, son évolution est sensible à deux facteurs, le nombre d'enfants par femme, mais aussi le nombre de femmes en âge de procréer. La France compte actuellement 2,3 millions d'enfants de moins de 3 ans (un peu moins de 800 000 naissances par an depuis 3 ans) après un pic à 2,4 en 2013. Ce nombre pourrait être relativement stable si le nombre d'enfants par femme se maintient à 1,95 et le solde migratoire à 70 000. S'il monte à 2,1, le nombre des moins de 3 ans sera 2,7 M en 2070, et s'il baisse à 1,8, il sera inférieur à 2 millions.

Les souhaits des familles en termes de mode de garde sont relativement constants. S'agissant des tout petits (moins d'un an), 26 % souhaitent s'en occuper elles-mêmes, mais 55 % d'entre elles ont effectivement recours à ce mode de garde. 30 % voudraient le confier à une crèche (un taux en augmentation très nette), mais seules 18 % le peuvent (5 % parmi les 20 % de familles les moins favorisées), malgré une augmentation continue de la capacité d'accueil, passée en 10 ans de 322 200 à 428 500. Le recours aux assistantes maternelles (25 %) est supérieur aux souhaits (20 %), et il est en baisse, presque partout : "seule la région Ile-de-France [hors Yvelines et Paris] voit son nombre annuel d'heures augmenter de manière significative". La garde à domicile est en hausse.

Le "bon grand-parent" représente une solution occasionnelle

La garde par les grands parents représente "une solution occasionnelle dans la plupart des cas". En effet, le "bon grand parent" est "disponible" en cas de besoin, mais il ne porte pas "la responsabilité du projet éducatif" des parents, ce qui s'oppose à une prise en charge "intensive" des petits enfants. Toutefois, "certaines configurations familiales créent de fortes dispositions à confier ses enfants aux grands parents, c'est le cas des parents séparés", ce qui tend à créer "des pratiques de grand-parentalité différenciées" et pose question en termes d'inégalités.

L'observatoire dispose des données de l'Education nationale pour les accueils en maternelle, qui approchent des 21 % en éducation prioritaire, où le poucentage des classes dédiés à ces tout-tout petits atteint 22 % (8 % France entière). Vincent Mazauric, le nouveau directeur général de la CNAF cite l'inspecteur d'académie du Doubs, qui évoque un taux de 50 % dans les quartiers "politique de la Ville", et assure que ces enfants sont ensuite "de bons élèves, à l'aise, leaders dans leurs classes".

Sur les données de l'an dernier, voir ToutEduc ici

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