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Rythmes scolaires : les "4 jours secs", une solution "catastrophique" (F. Testu)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 28 novembre 2017.

"Des activités complémentaires, si elles sont gratuites et obligatoires, peuvent atténuer les effets négatifs de la semaine de 4 jours", une organisation sinon "catastrophique" pour les rythmes de l'enfant, estime François Testu. Le chronobiologiste intervenait, hier 27 novembre, dans le cadre d'une "journée d'étude" de l'ORTEJ, l'Observatoire des rythmes et des temps de l'enfant, qu'il préside. Il avait annoncé qu'il n'irait pas "loin dans [sa] véhémence", mais il souligne à plusieurs reprises qu'aucune publication scientifique n'établit la supériorité des "4 jours" alors que les chercheurs sont unanimes pour dénoncer leur nocivité, depuis 1994 au moins, unanimité qui s'était retrouvée en 2010 à l'Assemblée nationale. Seul bémol à cette affirmation, lorsque des activités périscolaires sont organisées, le degré de vigilance des enfants est le même si on le considère en moyenne sur la journée. Mais la courbe des pics et des moments de relâchement est inversée, ce qui inquiète le chercheur.

Il insiste sur la nécessité d'une régularité notamment des temps de sommeil. Or les enfants ont des nuits plus longues lorsqu'ils n'ont pas classe le lendemain. Une matinée supplémentaire sans classe augmente donc le risque de "désynchronisation" des temps. Les recherches sur la comparaison des 4 jours et des 4,5 jours sont en cours, notamment à Lille, et les résultats devraient être connus au mois de février. Un représentant de la DEPP (le service statistique et d'évaluation de l'Education nationale) a présenté l'étude réalisée pour la comparaison des organisations du temps de travail publiée par le ministère, mais celle-ci ne porte que sur les diverses formes que peut prendre la semaine de 4,5 jours. Elles sont à peu près équivalentes, mais leur analyse montre aussi que, s'agissant de la fatigue des enfants telle qu'elle est appréhendée par les parents, les avis sont très partagés, mais d'autant plus critiques que la catégorie socio-professionnelle est élevée.

L'école lieu de discorde 

Dans la salle est également évoquée la "très grande violence" qui règne dans les conseils d'école de sa ville. Personne n'ose prendre le risque "de se faire écharper" s'il prend la défense des 4,5 jours. Pour Patrick Roumagnac, secrétaire général du SIEN (le syndicat UNSA des inspecteurs), l'Ecole doit être un "lieu de débat" et non "de discorde". De plus, la question du côté des parents est surtout posée sous l'angle des problèmes des petites et moyennes sections de maternelle, ce qui fausse le débat pour les six autres niveaux d'enseignement. Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-UNSA, craint d'ailleurs que ne s'installe "une petite musique" sur le thème du "est-ce que, pour les plus petits au moins...", ce qui laisserait supposer que déjà, 4 jours de classe, c'est beaucoup ! Il fait de plus remarquer qu'un enfant va à l'école, sans se soucier du statut des adultes qui le prennent en charge : sa journée, pour être apaisante, suppose la cohérence des objectifs entre les temps éducatifs.

L'ORTEJ, qui rassemble "22 grandes associations, syndicats, comités d'entreprise, mouvements de jeunesse", est prête à saisir la perche que tend le ministre de l'Education nationale qui annonce un groupe de travail sur les temps de l'enfant. Ses responsables ont bien conscience qu'ils ne pourront pas "inverser la tendance" au retour aux 4 jours, mais qu'ils peuvent "aider, donner à ceux qui veulent rester aux 4,5 jours" des moyens de résister aux pressions, et sinon, d'envisager des solutions "ambitieuses".

Le site de l'ORTEJ ici

ToutEduc a publié de très nombreuses dépêches où est évoquée la question des rythmes scolaires. Voir notamment ici (après le congrès des maires), ici (les derniers propos de J-M Blanquer), ici (la décison du Conseil d'Etat sur les taux d'encadrement), ici (une étude à Nancy), ici (la situation à Toulouse), ici (le point de vue des enseignants), ici (une tribune de Claire Leconte), ici (une tribune de G. Fotinos), ici (les études menées par G. Fotinos et F. Testu à Arras)

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