"L'école a vocation à s'emparer du numérique" (N. Vallaud-Belkacem)
Paru dans Scolaire le mardi 31 janvier 2017.
"L'école à vocation à s'emparer du numérique" à la fois comme outil et comme "domaine à étudier", déclare Najat Vallaud-Belkacem à l'occasion du lancement officiel des 22 projets lauréats du programme e-FRAN, ce 31 janvier. La ministre de l'Education nationale insiste, loin de constituer un monde clos, fermé sur lui-même, "jamais l'Education nationale n'a été aussi ouverte à la recherche", quitte à devoir "se remettre en question s'il le faut". Elle ajoute qu'au PIA3 (le 3ème programme d'investissements d'avenir), 500 M€ sont prévus pour l'enseignement scolaire, et elle fait le lien entre e-FRAN et pro-FAN (voir ToutEduc ici), dont la nécessité tient peut-être, selon un membre du jury interrogé par ToutEduc, à la faiblesse des projets présentés dans le cadre d'e-FRAN et relatifs à l'enseignement professionnel.
Le recteur Jean-Marc Monteil avait rappelé qu'il s'agit de voir comment former des jeunes dont "les potientialités n'ont pas toujours rencontré leurs possibilités d'expression" dans leur scolarité antérieure à des métiers "dont on ne connaît pas le contenu", mais qui pourraient arriver plus vite que les nouvelles formations ne se mettront en place. S'agissant d'e-Fran, il insiste sur la dimension internationale des 22 projets retenus, un thème que reprend là ministre lorsqu'elle évoque "l'avantage comparatif" qu'ils vont donner à la France, mais aussi sur leur "ancrage territorial". Or plusieurs régions, Hauts de France, Normandie, Centre-Val-de-Loire, Corse, DOM, ne sont porteurs d'aucun des projets retenus. Le recteur évoque la possiblité que certains se déploient aussi dans les "blancs" de la carte, il parle surtout des DOM.
Autant d'expérimentations scientifiques
Au total, 105 projets ont été déposés. Louis Schweitzer, le commissaire général à l'investissement, insiste d'ailleurs, "ce n'était pas un concours", aucune limite n'était à priori fixée, et les 22 lauréats sont porteurs d' "idées remarquables". Stanislas Dehaene, à l'initiative du projet LUDO d'accompagnement à la lecture et au calcul en grande section de maternelle et au CP ajoute que tous seront évalués, s'ils s'avéraient que certaines ne sont pas probants, ce ne serait pas un échec pour le programme : il s'agit d'expérimenter scientifiquement des moyens d'améliorer l'enseignement, et comme pour toute expérimentation, un résultat négatif contribue également au progrès de la connaissance. Son projet suppose l'utilisation de tablettes, "mais il n'est pas du tout évident que ce soit une bonne chose en maternelle", les résultats permettront de trancher cette question.
Au total, les 22 projets lauréats mobiliseront 39 M€, dont près de la moitié proviennent du PIA,, ils ont pour partenaires 158 écoles primaires, 104 collèges, 48 lycées, 24 collectivités territoriales, 20 entreprises, 58 unités de recherche, 25 établissements d'enseignement supérieur, 10 Espé et 12 associations. Outre le projet LUDO, ont été présentés aujourd'hui le projet e-P3C qui propose un système de "tutorat intelligent" lequel s'adapte à la diversité des "modes d'accès au savoir", le projet Fluence d'amélioration de la lecture, au CP-CE mais aussi en 6ème-5ème, et le projet Arabesc qui permettra de se demander, en prenant l'exemple de l'arabe enseigné à des élèves de collège, s'il vaut mieux apprendre à écrire avec un crayon et du papier, ou à la main sur une tablette, ou en dactylographiant sur un clavier...
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