Semaine du numérique à l’école : des complémentarités à l’œuvre sur les territoires (Poloc)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le samedi 19 novembre 2016.
Comme devait le rappeler Edwige Coureau ingénieure d’études à l’IFE lors des journées du POLOC (Observatoire des Politiques Locales éducatives), le 16 novembre à Paris, "la semaine de l’éducation est centrée cette année sur l’école numérique" : l’atelier Ecoles/territoires entrait d'ailleurs en résonnance avec la "Conférence de consensus" (voir ToutEduc, ici) organisée dans le cadre du salon Educatec-Educatice
Pour Anne Angeli, vice-présidente du Réseau des Villes éducatives chargée du numérique, les collectivités locales souhaitent aujourd’hui s'impliquer fortement ans la formation pour les familles, les associations, l’éducation populaire et les agents des collectivités car il faut partager les mêmes compétences pour animer ensemble PEL, PEG, PEDT (projets éducatifs locaux, globaux et de territoire). Elle définit à cette occasion un écosystème qui n’est déjà plus centré sur l’école mais qui s'inscrit dans une approche nouvelle où "les écoles se déplacent vers des médiathèques ouvertes y compris le dimanche pour permettre une égalité d’accès de tous à la citoyenneté et à la culture", ce qui induit "une évolution du rôle des médiateurs numériques".
Le collège, réel ou virtuel, comme centre de ressources pour un territoire
A ce propos fait écho l’expérience menée à Saint-Fons (Alpes de Haute- Provence) par le chercheur Gilles Aldon qui avec le laboratoire de sociologie d’Aix-Marseille et la création d’un "collège virtuel auquel sont reliées plusieurs communes de montagne isolées" regarde ce que cela va créer "en termes de modification de territoires" ; ce collège "est au-delà de l’ENT car les parents sont invités à créer leur avatar pour y entrer et se mouvoir dans cet espace". Il s'agit aussi de travailler avec les écoles du secteur via le CDI du collège (le réel).
Un représentant de la direction du numérique éducatif au ministère ajoute que les "réflexions qui s’engagent sur les écoles rurales avec l’idée que le collège constitue le centre de ressources d'un territoire", impliquent "une forme d'agilité" pour faire "table rase" de l'empilement des dispositifs. Le ministère attend de la part du collège et des collectivités "un projet bien cadré et transférable". Dès lors se pose la question de l'orientation scientifique, sur laquelle l'IFE a un rôle à jouer pour permettre "un partage des remontées de terrain", ce qui suppose un réseau collaboratif qui associe l'Etat, les associations d’éducation populaire, les collectivités territoriales et l'IFE.
Cette dimension s'est effectivement retrouvée le lendemain lors de la conférence de consensus : "comment faire pour être en adéquation avec les besoins d’une ingénierie pédagogique efficace si on ne met pas tous les acteurs ensemble ?" Mais les difficultés sont nombreuses...