La coopération à l’Ecole : faire vivre et partager des valeurs (OCCE, SNCEEL)
Paru dans Scolaire le mercredi 16 novembre 2016.
En classe coopérative, s’il peut choisir de travailler seul ou à plusieurs, l’élève a le devoir de ne pas déranger ses camarades. S’il peut se déplacer librement, il doit respecter les règles de la classe. Et s’il peut choisir des responsabilités, il a le devoir de respecter ses engagements. Ce point de vue de Jean-François Vincent, IA-IPR (inspecteur d’académie-inspecteur pédagogique régional) de l’académie de Versailles et ex-président de l’office central de la coopération à l’école (OCCE), est repris dans "Animation Education" de novembre-décembre, revue pédagogique de cette association (ici). Pour lui, de même, au droit d’exercer des responsabilités dans les associations scolaires (coopérative, conseil d’école ou d’enfants…), et de se présenter aux élections prévues, correspond le devoir d’associer ses camarades aux décisions et de rendre des comptes sur l’exercice de ces responsabilités. Face aux droits de réparation et d’aide (aider ses camarades et/ou demander de l’aide), l’enfant exerce le devoir de réparation et d’excuse, celui de répondre à la demande d’aide. Ainsi, parallèlement au droit de se sentir en sécurité, l’enfant est amené à prendre conscience de l’importance d’adopter un comportement respectueux vis-à-vis des autres.
L’intéressé explique que la pratique de la classe coopérative favorise la mise en place d’une éducation aux droits des enfants. Il poursuit : "En développant les valeurs de solidarité, d’entraide, d’autonomie et de responsabilisation, qui sont des valeurs de référence de la classe coopérative, nous formons l’élève à exercer ses droits mais aussi à comprendre ses responsabilités." C’est ainsi que Jean-François Vincent propose de faire vivre et approprier les valeurs de la coopération à l’Ecole.
"Nous coopérons pour apprendre la pédagogie coopérative"
Des valeurs qui se découvrent et se travaillent par la pratique, le concret, c’est également ce qui ressort de ce qu’exprime Michel Grac, membre de la commission chef d’établissement du syndicat national des chefs d’établissement d’enseignement libre –SNCEEL-, dans sa revue de novembre-décembre (ici). Lui aussi fait référence aux valeurs de la coopération à l’Ecole et ce, au travers d’une formation d’enseignants du second degré qu’il décrit ainsi : "Nous coopérons pour apprendre la pédagogie coopérative". Là encore, la préoccupation demeure le lien entre les valeurs que porte la coopération et leur mise en action, comme l’illustre un certain nombre de relations entre ces valeurs et des comportements. Parmi toutes les relations citées dans l’article, on peut mentionner, à titre d’exemples, valeur de démocratie et acceptation de la diversité d’opinions, de talents et d’expériences, valeur d'engagement et investissement pour résoudre des conflits, valeur d'ouverture aux autres et, ici aussi, acceptation, en l'occurrence acceptation que les différences mènent à la créativité, valeur d'empathie et capacité à écouter l’autre, valeur d'entraide et reconnaissance de sa propre capacité à aider, valeur de prise de risque et, ici à nouveau, reconnaissance, en l'occurrence reconnaissance de l’importance des erreurs et du risque pour la croissance personnelle.
Comme le dit Michel Grac, professionnellement, une autre approche, un autre positionnement de l’enseignant et de l’élève sont appréhendés. En définitive, "la pédagogie coopérative tire sa richesse non de ses techniques, mais des valeurs qu’elles met en œuvre et fait partager."