Ce que propose E. Macron pour l'éducation (Nouvel Obs)
Paru dans Scolaire le vendredi 11 novembre 2016.
Dans une interview au Nouvel Obs, Emmanuel Macron donne quelques orientations qui seront précisées dans le programme qu'il pourrait défendre pour la présidentielle. S'agissant de l'Ecole, il part d'un diagnostic : "Notre système éducatif a été pensé de manière uniforme dans un objectif de massification de l'enseignement (...) Mais quand 86 % d'une classe d'âge a le bac, les défis ne sont plus les mêmes (...)." [A noter qu'E. Macron confond le taux de réussite au bac, 88 % et la part d'une génération qui obtient un bac, 78,6 %, ndlr]
Il compare la situation d' "une école primaire de Calais en réseau d'éducation prioritaire où une proportion non négligeable des enfants ne savent pas lire et écrire en CM2" et une école du 5ème arrondissement. La première a besoin de plus de moyens, "donner plus de temps avec l'enseignant à moins d'élèves, renforcer la médecine scolaire", et de professeurs "plus expérimentés" donc "beaucoup mieux payés".
Cette différenciation se retrouve en termes d'autonomie, mais le candidat potentiel à la présidence évoque à la fois la "liberté pédagogique beaucoup plus forte" de l'enseignant, et la "véritable autonomie pédagogique pour les établissements" en même temps qu'il plaide pour la déconcentration du pilotage du système: "Si vous ne déconcentrez pas sa gestion, vous n'arrivez pas à rendre du pouvoir à ceux qui font sur le terrain."
Il considère qu'il faut "absolument" faire évoluer la carte scolaire pour favoriser la mixité sociale. Il défend en revanche l'idée d'un socle commun "qui est le même programme". Il ne voit pas "l'intérêt de remettre en cause le collège unique", et s'agissant du lycée, il pose le problème de l'orientation "parce qu'on n'y fait pas rentrer l'entreprise, les débouchés professionnels, les débouchés universitaires dès la seconde".