Turquie : des enseignants mieux payés et plus jeunes (OCDE)
Paru dans Scolaire le vendredi 23 septembre 2016.
Plus jeunes, les professeurs turcs du premier et second degrés gagnent en moyenne mieux leur vie après 15 ans de carrière que les autres travailleurs diplômés de l'enseignement supérieur (respectivement 11 et 15% en plus). De manière générale, la Turquie a énormément investi ces dernières années dans le secteur de l'éducation, même si le pays reste encore à la traîne sur de nombreux critères face à la moyenne de l'OCDE.
Entre 2005 et 2014, les salaires des professeurs du premier degré ont crû de 21 % et ceux du second degré de 18 %, contrastant avec la moyenne de l'OCDE qui oscille entre 4 et 1%. Par ailleurs, le pays a augmenté de 63 % ses dépenses par élève dans le premier et second degrés, et de 32% dans le supérieur. Au total, la Turquie consacre 4,6% de son PIB à l'éducation, ce qui la place dans la moyenne.
Diplômées au travail plus rares mais mieux payées
Les femmes diplômées turques entrent peu sur le marché du travail : l'écart avec les hommes est de 18% (6% dans l'OCDE en moyenne), malgré une forte progression ces dernières années. Entre 20 et 25 ans, 47,6% des femmes ne sont ni scolarisées ni sur le marché de l'emploi. En revanche, si les salariées, tout comme dans le reste de l'OCDE, gagnent moins que leurs homologues masculins, l'écart est plus faible. Autre curiosité : les femmes turques s'orientent davantage que les autres dans des filières scientifiques - 50% des diplômés en sciences, mathématiques et informatique sont des diplômées. A l'inverse, leurs collègues hommes sont davantage représentés dans les filières des l'éducation, du social et de la santé. Ceci expliquerait-il le bon niveau de salaire des professeurs, davantage masculins que dans les autres pays de l'OCDE ? L'étude ne risque pas d'explication.
Elle est disponible ici (en anglais).
Clothilde Mraffko