Formation des enseignants: ce que devront faire les universités
Paru dans Scolaire le vendredi 08 janvier 2010.
Second volet du dispositif de formation des enseignants, les masters "ouverts aux étudiants se destinant aux métiers de l'enseignement" intégreront "une composante forte de formation professionnelle". La circulaire est publiée au CAPES et agrégation au JO ce mercredi.
La formation initiale des enseignants "se développe désormais sur trois années, comprenant les deux années de master et la première année d'exercice", et "les établissements d'enseignement supérieur sont invités à construire des cursus de formation".
Cette formation professionnelle, "basée sur un principe d'alternance entre le milieu professionnel et l'établissement d'enseignement supérieur", doit articuler sur les deux années, des stages (qui supposent "une étroite collaboration" avec les rectorats, les écoles et établissements scolaires); "des apports en pédagogie, une connaissance du système éducatif sous ses aspects les plus concrets"; "une analyse des situations professionnelles". De plus, les établissements d'enseignement supérieur devront "offrir à chaque étudiant une initiation à la recherche, qui devra se traduire par la réalisation d'un travail de recherche individuel ou collectif" et "permettre à chaque étudiant une lecture informée et critique des travaux scientifiques propres à éclairer ses futures pratiques professionnelles".
"Il ressort de ces préconisations que plusieurs architectures de formations sont possibles", selon que les étudiants préparent le professsorat des écoles, le CAPES, l'agrégation, souhaitent enseigner en lycée professionnel... Les universités devront par ailleurs prévoir la poursuite de la formation au cours de la première année d'exercice, et "une évolution de l'offre de formation continue".
La plupart des observateurs se demandent comment s'articuleront le concours et le master, aux exigences différentes. L'un des deux l'emportera-t-il sur l'autre, ou parviendront-ils à constituer des complémentarités, et lesquelles? D'autre part, la circulaire ne distingue pas, notamment en ce qui concerne l'initiation à la recherche, ce qui ressortit aux disciplines et à la pédagogie. Comment les établissements, les étudiants et les jurys arbitreront-ils entre un mémoire sur l'emploi du subjonctif dans "La Princesse de Clèves" et l'intérêt des techniques Freinet à l'heure d'Internet, pour caricaturer l'opposition? Le Café pédagogique rappelle que le CNESER avait rejeté le texte à la quasi unanimité (3 voix pour). A noter, le texte n'est pas signé de la ministre, mais, par délégation, par le directeur général pour l'enseignement supérieur et l'insertion professionnelle, Patrick Hetzel.