Les REP sont "insuffisants pour compenser les écarts de résultats scolaires" (France Stratégie)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le vendredi 08 juillet 2016.
"Les réseaux d’éducation prioritaire (REP) disposent de moyens financiers plus importants, mais les classes ne contiennent que deux élèves de moins que la moyenne, ce qui est insuffisant pour compenser les écarts de résultats scolaires", affirme France Stratégie dans une note publiée ce 8 juillet sur les "dynamiques et inégalités territoriales". Au final, les dépenses publiques d’éducation et de formation "varient peu en fonction des caractéristiques des territoires".
Par exemple, à l’échelle régionale, la dépense d’éducation par élève est "de 25 % supérieure à la moyenne dans les DOM, soit à peu près autant que dans le Limousin". Paradoxalement, dans certaines régions défavorisées comme le Nord-Pas-de-Calais, "la dépense par tête dans l’enseignement primaire est même inférieure à la moyenne".
Réallouer les dépenses en fonction inverse des performances scolaires ?
Les politiques visant à donner plus de ressources aux individus des territoires défavorisés "n'ont pas abouti à une augmentation significative des moyens", en déduit France Stratégie. Et de questionner : "Faut-il se fixer un objectif d’égalité des chances des individus entre territoires, sachant que cela implique de fortes réallocations de ressources des territoires favorisés vers les territoires défavorisés ?" Par exemple, peut-on "réallouer les dépenses d’éducation en fonction inverse des performances scolaires locales ?"
À l'opposé, on peut faire le choix de conserver une approche fondée sur une notion d’égalité de service. Mais dans ce cas, faut-il "favoriser la mobilité géographique des individus vers les zones favorisées sur le plan de la réussite éducative ou du niveau de santé ?" interroge France Stratégie. L'organisation souligne notamment dans cette note 'le dynamisme important des métropoles, qui concentrent l’activité à haute valeur ajoutée et les populations qualifiées".
De fortes inégalités d’ascension sociale selon le département
Au final, la probabilité de connaître une promotion sociale varie toujours fortement selon le département de naissance. "Un enfant d’ouvrier a une chance sur quatre d’occuper une position qualifiée s’il est né en Picardie, mais près de quatre chances sur dix s’il est né en Île-de-France ou en Bretagne".
Comment expliquer ces écarts ? Les taux d’accès à l’enseignement supérieur peuvent varier "du simple au double d’un territoire à un autre", relève France Stratégie. Et d'ajouter : "Malgré la massification de l’enseignement supérieur, aucune convergence n’a été observée sur ce point au cours des vingt-cinq dernières années".
La note de France Stratégie est consultable ici
Diane Galbaud