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La réforme du collège n'est pas inscrite dans la refondation, estime le SNALC

Paru dans Scolaire le vendredi 04 septembre 2015.

Le SNALC était favorable à la refondation (sauf sur les rythmes), il a participé à l'élaboration du consensus lors de la "grande concertation" qui l'a précédée, mais il est totalement opposé à la réforme du collège. Le syndicat FGAF des lycées et collèges rappelle, à l'occasion de sa conférence de presse de rentrée, hier 3 septembre, qu'il a fait une proposition pour un collège "modulaire et sans redoublement" (voir ToutEduc ici), selon lui conforme aux termes de la loi de 2013. "D'ailleurs, le collège tel qu'il est actuellement est davantage conforme à la loi que ne l'est le collège que veulent nous imposer des technocrates qui n'ont jamais mis les pieds dans une classe", et c'est en tordant les termes de la loi, avec les "enseignements complémentaires" et "de complément", qu'ils en respectent la lettre.

Le SNALC appelle donc à la grève le 17 septembre, avec l'intersyndicale SNES-FSU, SNEP-FSU, SNFOLC, SNETAA-FO, SFSDPEP-FO, CGT Educ'action, SNEIP-CGT,  SUNDEP Solidaires, SUD Education, SIES-FAEN, SNCL-FAEN. Le CNGA CFE-CGC a rejoint l'intersyndicale. Interrogés sur les chances de succès de cette grève, après le succès mitigé de celle du 11 juin, les dirigeants syndicaux rappellent qu'ils n'avaient pas appelé à la grève ce jour-là, ils croient davantage à la réussite de celle-ci, mais comptent surtout sur la manifestation nationale, prévue un samedi d'octobre avant les vacances de la Toussaint, donc le 10 ou le 17. Ils estiment que les enseignants devraient être rejoints par des parents, malgré les prises de position officielles des deux fédérations, par des étudiants, voire des lycéens, mais ils n'ont pas envie d'y voir les politiques: "il faut dépasser la manifestation des professeurs sans se laisser déborder."

"Nous ne laisserons pas faire"

Pour eux, il est clair qu'il faut "que ça passe ou que ça casse" : "nous ne laisserons pas faire" la réforme, ajoute l'état major du SNALC pour qui le ministère "refuse tout dialogue" et fait preuve de mauvaise foi (il a d'ailleurs "interdit aux administrations locales de faire remonter des informations sur les grèves lors de la correction du brevet ou de la pré-rentrée, le 31 août"). En même temps, il pose en préalable à la reprise de toute discussion le retrait des textes relatifs à la réforme du collège et il dénonce par avance les "formations" à la réforme, qui prennent sur les moyens des plans académiques de formation déjà décidés, et qui sont fondés sur l'idée que les enseignants n'en auraient pas compris le sens ni les dispositions. Il ajoute que la réforme "va rendre les choses très compliquées pour tout le monde".

Mais le SNALC a d'autres sujets d'inquiétude ou de colère. C'est d'abord le respect de la laïcité. Il dénonce "des aménagements" à la loi de 2004 sur le port de signes ostensibles, et cite en exemple le lycée Jean Rostand de Strasbourg où un local a été mis à la disposition des jeunes filles pour y enlever et remettre leur voile. Cela signifie qu'elles entrent et "déambulent" voilées à l'intérieur de l'établissement. Il cite aussi le port d'abayas par des élèves du lycée Blanqui de Saint-Ouen, dont "la proviseure, qui s'y opposait, a été virée". Il évoque encore le port de djellabas par des garçons, et il estime qu' "il n'y a pas de volonté politique de faire appliquer la loi". Il annonce qu'il crée son propre observatoire de la laïcité. En ce qui concerne les menus de substitution, il en refuse le principe s'ils sont réservés à certains élèves, comme cela se produit de fait dans des cantines, mais il n'est pas opposé au fait que tous les élèves aient le choix entre deux plats.

Les postes, les salaires, "l'absence d'ambitions"

Sur les 60 000 postes, le syndicat des lycées et collèges "n'en a pas vu la couleur", du fait de l'année de stage qui diminue de moitié les ETP devant élèves correspondant et de la démographie, + 273 220 élèves entre 2010 et 2016 selon les documents officiels, calcule-t-il. Sur les salaires, comparés au SMIC, il estime qu'aujourd'hui un professeur termine sa carrière là où il la commençait il y a 40 ans.

Interrogé sur le programme d'Alain Juppé, il le juge "assez décevant" et n'y voit "pas beaucoup de projets intéressants". Il indique par ailleurs avoir dépassé les 15 000 adhérents, son opposition à la réforme l'a fait progresser de 15 %. Mais surtout, à l'occasion de cette conférence de presse, il décrit le fond de ses inquiétudes. L'affaiblissement de la laïcité qui n'est pas un principe d'exclusion, mais au contraire d'inclusion, mettrait en péril l'intégration. "L'abdication d'ambitions pour tous les élèves", au profit d'une ambition réduite au socle commun, et un enseignement secondaire qui serait "de plus en plus un primaire supérieur", aboutirait à la création "d'une école pour les pauvres" tandis "qu'une école de qualité, le plus souvent privée, serait réservée à une minorité, comme c'est le cas dans la plupart des pays du monde".

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