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Le SNALC propose un collège modulaire sans redoublement (interview)

Paru dans Scolaire le mercredi 02 octobre 2013.
Mots clés : SNALC, Portzer

Le SNALC (syndicat FGAF des lycées et collèges) publie ses propositions "pour la rénovation du collège" : une "sixième de découverte" qui accueillerait tous les élèves et qui serait "compatible avec un cycle F. Portzer (dr)CM1-CM2-6ème". Les élèves seraient ensuite partagés en deux groupes, l'un étant "constitué des élèves repérés comme présentant des lacunes importantes" et qui risquent de sortir sans diplôme. Ils auront en 5ème, 4ème, 3ème un enseignement spécifique en français, mathématiques et LV1, avec des effectifs inférieurs à 20 élèves et un programme limité au socle commun, tandis que les autres auront des "éléments complémentaires". Mais tous les élèves seraient réunis pour toutes les autres matières. Les redoublements seraient supprimés, sauf en fin de 3ème, notamment pour les élèves du "groupe fondamental" qui refuseraient une orientation dans la voie professionnelle. François Portzer, président du SNALC, répond aux questions de ToutEduc.

ToutEduc : Vos propositions pour le collège ne correspondent pas à l'image du SNALC. Avez-vous d'autres propositions ?

François Portzer : Je crois que nous sommes victimes de notre image, et de notre passé aussi, nous étions trop dans notre tour d'ivoire. Le SNALC n'est pas un syndicat conservateur, et qui rassemblerait des enseignants âgés, de préférence agrégés et en centre-ville. C'est un syndicat de proposition, qui n'est pas ancré à droite, contrairement à ce qui se dit parfois. Nous accueillons beaucoup de jeunes, nous avons d'ailleurs augmenté de près de 20 % en un an le nombre de nos adhérents, passant de 11 à 13 000.

Nous avons effectivement commencé à travailler sur le lycée, et nous publierons notre projet au printemps. Il est trop tôt pour en révéler quoi que ce soit, mais il sera relativement révolutionnaire. Il ne s'agit pas de replâtrer l'existant, mais de tout remettre à plat, sans mise en cause du baccalauréat.

ToutEduc : Vous avez pris des positions très favorables à la refondation et à la politique de Vincent Peillon, ce qui a pu surprendre ceux qui sont surtout attentif à votre discours anti-pédagogique. 

François Portzer : Nous citons pourtant Philippe Meirieu dans notre dossier sur le collège... Le gouvernement précédent ne nous a pas fait de cadeaux ! Nous étions contre le bac pro en 3 ans, contre la réforme du lycée, et la loi de 2010 sur la représentativité a été conçue comme une machine pour nous tuer. Lorsque nous avons entendu François Hollande annoncer son intention de refonder l'école républicaine, ça nous parlait. De plus, je connais très bien Vincent Peillon, qui est un ami de trente ans. J'ai confiance en lui. Il a enseigné, il sait ce que sont les élèves. Il est très proche de nous, il parle de transmission des connaissances et il veut des programmes ambitieux. Qu'il s'agisse de la charte de la laïcité, de l'allègement des programmes d'histoire, de l'abrogation du décret sur l'évaluation des enseignants... je ne vois rien qui n'aille pas dans le bon sens. On ne peut pas non plus être contre le plan numérique. J'ajoute que nous sommes conviés à tous les niveaux, consultés sur les projets.

ToutEduc : Le SNE, votre allié pour le premier degré, tire à boulets rouges sur la réforme des rythmes scolaires...

François Portzer : C'est vrai. Au départ, nous n'y étions pas favorables non plus. Le lobby des villes éducatives et l'appel de Bobigny ont poussé à la roue, mais ce n'est qu'un aspect mineur de la refondation, dont la mise en oeuvre est complexe. Il serait dommage que l'opinion publique n'en retienne que cet élément. Elle heurte aussi des intérêts matériels. Par exemple à Paris, les enseignants qui faisaient l'étude, de 17 à 18h., payée par les parents, touchaient quelque 50 € par semaine, soit pour un couple, 3 000 € par an. C'est pour eux une perte sèche importante. De plus, les syndicats qui soutenaient la réforme au départ, le SE-UNSA et le SNUIPP-FSU ont fait preuve de duplicité. Je crois que le ministère n'a pas vu venir le coup.

ToutEduc : Quelle sera votre stratégie pour les élections professionnelles de 2014 ?

François Portzer : Nous comptons bien récupérer le siège que nous avons perdu, pour quelques centaines de voix, au CTM [Comité technique ministériel] en 2011. Nous avons élargi notre champ de syndicalisation au premier degré, là où le SNE n'est pas implanté, et aux personnels de direction. Nous ne renouvellerons pas les alliances que nous avions nouées avec le SNCL, qui avait été conclue dans l'urgence, ni avec la CFTC, qui n'a pas été comprise par certains de nos adhérents attachés à la laïcité.

ToutEduc : Vous organisez du 15 au 17 octobre un "congrès de réflexion" et vous y invitez Eric Charbonnier, de la direction éducation de l'OCDE, une organisation internationale qui n'a pas toujours eu bonne presse parmi vos adhérents...

François Portzer : Nous n'écoutons pas que les gens avec lesquels nous sommes d'accord...

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