Baccalauréat 2015 : les sujets de philosophie (séries L, ES, S)
Paru dans Scolaire le mercredi 17 juin 2015.
Ce 17 juin, les candidats au baccalauréat des séries L, ES et S passent l'épreuve de philosophie.
En L, ils ont le choix entre trois sujets, "Respecter tout être vivant, est-ce un devoir moral ?", "Suis-je ce que mon passé a fait de moi ?" et un extrait de "De la démocratie en Amérique" dans lequel Tocqueville démontre que tout individu fonde son action sur des "croyances dogmatiques", reçues "de confiance et sans les discuter", sans lesquelles il ne pourrait y avoir "aucune croyance commune" ni aucune "action commune". Et même indépendamment du souci de l'action commune, les individus ont besoin de ces "croyances dogmatiques".
En ES, ils ont le choix entre "La conscience de l’individu n’est-elle que le reflet de la société à laquelle il appartient ?", "L’artiste donne-t-il quelque chose à comprendre ?" et un extrait du "Traité théologico-politique" dans lequel Spinoza pose une théorie de la démocratie fondée sur deux postulats, "il est presque impossible" qu' "une grande assemblée" se mette d'accord sur une position absurde, et l'homme libre est celui "qui vit, de toute son âme, sous la seule conduite de la raison".
Les candidats de la série S pouvaient se demander si "une oeuvre d'art a toujours un sens" ou si "la politique échappe à l'exigence de vérité". Ils pouvaient également commenter un texte consacré à la "divination" dans lequel Cicéron explique longuement le phénomène des éclipses de soleil et de lune pour en démontrer le caractère prédictible, et les distinguer d'autres évènements que prédisent les devins mais qui sont dus au hasard "au point que même un dieu ne possède pas le privilège de savoir ce qui se produira par hasard ou par accident" : ce serait en effet la négation de l'idée même de hasard.
A noter que deux sujets d'esthétique invitent les candidats à s'interroger sur le sens de l'oeuvre d'art, que deux autres sujets les invitent à s'interroger sur la constitution sociale et psychologique du "moi", que deux sujets et un texte les invitent à s'interroger sur la nature des opinions politiques. Reste un sujet sur le respect dû aux animaux et un autre sur l'existence du hasard.